Le bout du bout: ça risque d’être encore plus le bordel pour voyager avec Ryanair, et voici pourquoi

Il n’y a pas que les voyageurs qui n’en peuvent plus, les pilotes sont lessivés par leurs conditions de travail déplorables. Leurs représentants de 40 aéroports un peu partout en Europe ont donc envoyé à la direction une lettre commune pour exiger des améliorations. Deadline? Demain. S’ils n’ont aucune réponse d’ici là, ils pourraient mener divers types d’actions… Et ça risque d’être encore plus le bazar dans les vols.

Les dernières nouvelles officielles données par Ryanair laissaient croire qu’on arrivait enfin au bout du tunnel. La compagnie avait identifié les 2.100 vols (dont 294 en Belgique) qu’elle prévoit de supprimer jusqu’à la fin octobre, prévenu les 315.000 voyageurs concernés par mail et annoncé qu’une solution sera trouvée pour 95 % d’entre eux d’ici la fin de semaine. Sauf qu’en coulisse, la situation ne s’est franchement pas améliorée.

Ainsi, les représentants des pilotes de plus de 40 bases européennes de Ryanair (sur 87) ont envoyé une lettre commune à la direction. Lettre que nos confrères de La Libre ont pu se procurer en exclusivité. Dedans, les pilotes exigent une série de mesures pour améliorer leurs conditions de travail au plus vite. Notamment: des contrats locaux qui respectent les lois et droits des pays où ils travaillent, et non plus exclusivement d’Irlande. Et ils les veulent prêts pour le 1er janvier 2018.

Bonus refusé

Dans ce même courrier, les pilotes annoncent aussi qu’ils refusent le bonus « historique » offert par la direction pour tenter de sortir de la crise. Elle proposait ainsi 6.000 euros aux pilotes et 12.000 aux commandants de bord pour qu’ils renoncent à leurs congés et restent au moins jusqu’à la fin du mois d’octobre 2018 au sein de la compagnie. Une manière d’éviter la débandade et ne pas clouer les avions au sol.

Pour faire bouger le plus rapidement les choses, les pilotes accompagnent leurs demandes d’un ultimatum: ils veulent une réponse favorable de la direction d’ici vendredi 22 septembre à 10 heures. Un timing très serré puisqu’il s’agit de demain.

Diverses actions possibles

En cas de refus ou de non réponse, les pilotes pourraient entreprendre des actions pour protester. Toujours selon les informations de La Libre, ils pourraient, par exemple, décider d’appliquer à la lettre les termes de leurs contrats (« work to rule »). Du coup, ils ne rempliraient plus certaines missions, comme le fait de travailler pendant leurs congés, d’arriver au boulot plus tôt que l’heure prévue par leur contrat, d’être toujours joignable en dehors de leurs heures de travail, de devoir se loger à l’étranger avec leurs propres moyens, etc.

Concrètement, il y aurait alors encore plus de perturbations dans les vols de la compagnie. Ce serait inévitable. D’autant plus que les signataires de cette lettre commune représentent près de la moitié des 4.000 pilotes de Ryanair. Il y a l’Italie, l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas, l’Espagne et… la Belgique. Les pilotes tant de l’aéroport de Charleroi que de Zaventem l’ont signée. Ce qui risque de poser un sérieux souci pour tes prochaines vacances! Last but not least, les pilotes du plus grand aéroport de la compagnie, Londres-Stansted, comptent également signer dans les prochaines heures.

Rassure-toi, rien n’est encore fait. Si Ryanair accepte d’améliorer les conditions de travail de ses pilotes, ils promettent d’aider, en retour, à sortir de la crise. Mais il se peut très bien aussi que la compagnie refuse de faire cet effort…

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