La tendance se confirme: le PTB décolle, le PS dégringole à Mons mais reste tout de même en tête

Lundi, les nouveaux sondages signés Sudpresse-RTL Info-iVOX indiquaient une dégringolade du PS dans les deux plus grandes villes wallonnes: Liège et Charleroi. Ce jeudi, on prend la direction de Mons, fief d’Elio di Rupo. Sans grande surprise, le parti à la rose chute également dans les sondages mais reste tout de même en tête… Pour combien de temps? 

À Mons, le Parti Socialiste est roi. Un règne interminable puisqu’il est au pouvoir depuis plus de 60 ans. Et les récents sondages signés Sudpresse-RTL Info-iVOX en vue des élections communales ont de quoi inquiéter Elio di Rupo et Nicolas Martin, les deux boss socialistes de la cité du Doudou. Mons suit donc la tendance observée à Charleroi et Liège mais dans une tout autre mesure. En effet, le PS chute lourdement dans les sondages mais reste le parti dominant. La faute, encore une fois, aux scandales dans lesquels les socialistes se sont empêtrés tout au long de l’année: Publifin et Samusocial par exemple.

Chute de 17%

Voici les chiffres: en 2012, le Parti Socialiste récoltait 55,2% des intentions de vote. 6 ans plus tard, le parti d’Elio di Rupo chute de 17% pour arriver à 38,2. Une chute non négligeable qui priverait le PS d’une majorité absolue au conseil communal tout en restant le parti numéro un. Par rapport à Liège et Charleroi, les socialistes peuvent s’estimer heureux puisqu’ils récoltent plus du double des voix de leurs poursuivants, le MR et le PTB.

Le PTB justement, réalise une montée historique comme dans toute la Wallonie en passant de 3,6% à 18,4% devenant le troisième parti montois. Une percée pas si étonnante que ça quand on sait que le nombre d’adhérents au parti de gauche a triplé depuis 2012 dans le Borinage. Toutefois, le parti de gauche est loin d’être aussi actif qu’à Liège et Charleroi donc la menace semble moindre pour Elio di Rupo et Nicolas Martin. Le MR, emmené par le remuant Georges-Louis Bouchez, réalise une petite progression de 0,2% par rapport à 2012. Un score sans doute un peu décevant pour le jeune réformateur qui a multiplié les attaques envers le pouvoir socialiste montois. Pour inverser la donne, Bouchez proposera ce vendredi sa propre liste composée de réformateurs ainsi que des citoyens non-étiquetés par un parti. Il faudra compter sur lui pour les prochaines élections.

Mons 2015 néfaste?

Si cette chute du PS peut s’expliquer par les récents scandales dans lesquels le parti est impliqué, il y a d’autres raisons possibles. Mons 2015 par exemple qui a eu du mal à séduire les Montois et plus globalement les habitants du Borinage. En effet, les retombées économiques promises par le comité de Mons 2015 et par le collège communale sont loin d’être à la hauteur des espérances: la médiathèque locale a fermé, 19 personnes du centre culturel montois ont été licenciées, la télé locale galère également à rentrer dans ses frais, bref c’est pas la joie.

Même choses pour les oeuvres exposées comme le Passenger d’Arne Quinze, qui s’est écroulé plusieurs fois malgré son coût de 400.000€. Et encore, on ne te parle pas de la gare conçue par Calatrava, en travaux depuis 2013 et toujours pas terminée. Difficile à justifier quand on sait que l’architecte collectionne les plaintes un peu partout dans le monde et que le projet a coûté environ 272 millions d’euros. Tous ces échecs ont indéniablement joué en défaveur du Parti Socialiste qui, au regard des faits, s’en sort finalement plutôt bien dans la cité montoise.

Les commerçants grognent

Mons 2015 a eu tout de même des effets positifs sur l’horeca et les commerces du centre ville. Mais une fois la fête terminée, les commerçants se prennent la réalité en pleine face: la ville est désertée peu à peu au profit du centre commercial Les Grands Près situé en périphérie du centre historique. Du coup, certains commerces peinent à joindre les deux bouts. En août dernier, Nicolas Martin était d’ailleurs interpelé par une commerçante lui rappelant les soucis récurrents montois: insécurité, parkings insuffisants et payants et bien sûr le manque d’aide accordée aux commerces.

La réaction du collège montois: construire un Primark dans la rue commerçante pour attirer à nouveau du monde dans le centre-ville. En attendant, il faut se débrouiller avec les « fonds d’impulsion » pour les commerçants: une enveloppe de 200.000€ pour les aider à se développer. En attendant, ce n’est pas vraiment étonnant que le cote de popularité d’Elio di Rupo soit en chute libre dans SA ville: il obtient une cote de 4,29 sur 10. C’est plus que Magnette à Charleroi mais la carrière de l’ex-premier ministre dans sa ville est incomparable à celle de Magnette à Charleroi. Les élections communales montoises s’annoncent très très chaudes et le défi est de taille pour Di Rupo et son équipe. Opérations (re)séduction à venir?

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