La situation des LGBT de Tchétchénie s’est aggravée, un réseau a commencé l’évacuation

Emprisonnés et torturés au simple motif de ne pas être hétérosexuels, de nombreux LGBT cherchent maintenant à fuir la Tchétchénie, cette région au sud de la Russie. Le Russian LGBT Network annonce avoir débuté l’évacuation.

Menacés, torturés, battus… le quotidien des LGBT en Tchétchénie est un véritable cauchemar. « C’est pire d’être gay que d’être terroriste », avait témoigné en 2017 un homosexuel dans un reportage de France 2, intitulé « Chasse à l’homme en Tchétchénie ». On y apprenait qu’une véritable « purge » avait été décidée par les autorités de cette république musulmane située dans la région du Caucase, au sud de la Russie.

Deux années après, la situation ne s’est pas améliorée. Il semblerait même que de nouvelles vagues de persécution aient eu lieu en décembre 2018 et au début du mois de janvier. La situation s’est gravement détériorée. Au point que le Russian LGBT Network a décidé de réactiver son plan d’évacuation des LGBT de Tchétchénie, comme il l’indique sur son site. Cette évacuation, commencé en 2017, a été interrompu pendant un temps. Elle a repris avec l’annonce du retour de la persécution des LGBT.

Détenus par la police

« Il y a quelques temps, nos sources ont signalé qu’une nouvelle vague d’arrestations avait commencé fin décembre 2018. Nous savons maintenant que des personnes ont en réalité été arrêtées au début du mois. Il est en outre apparu que la Tchétchénie comptait plusieurs endroits où des personnes soupçonnées d’homosexualité étaient détenues illégalement », indique Igor Kochetkov, directeur du réseau LGBT russe.

Un de ces lieux de détention est « le département de police du district Zavodsky, à Grozny », poursuit Igor Kochetov. « Les détentions, les enlèvements et les actes de torture sont perpétrés par des agents de la force publique tchétchènes ». Les témoignages des victimes font état de tortures chaque fois plus cruelles et violentes. Les détenus seraient violés avec des matraques électriques. « Ils ne nous ont pas nourris. Parfois, ils nous donnaient de l’eau, l’eau sale qui avait été utilisé pour le ménage. Ils nous ont donné de l’eau propre uniquement pour la prière », a déclaré l’un des survivants.

Le Russian LGBT Network a commencé à évacuer les victimes de Tchétchénie en avril 2017. Depuis, le réseau russe est parvenu à faire sortir environ 150 personnes de la région, dont 130 ont trouvé refuge en Russie.

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