Des chercheurs américains ont découvert des microfibres de plastique présentes dans l’eau du robinet du monde entier. Selon leurs tests, des milliards de personnes sur la planète en boivent donc quotidiennement. Un peu plus aux États-Unis et un peu moins en Europe. Pas rassurant du tout.
Si tu pensais que l’eau du robinet était bonne pour ta santé, détrompe-toi. En lisant cet article, tu risques en tout cas de ne plus oser ouvrir le robinet de ta cuisine.
De nombreuses études ont déjà prouvé que la faune et la flore du monde entier sont affectées par la pollution du plastique. Mais aujourd’hui, une nouvelle étude conduite par le média Orb (basé à Washington) et révélée par le Guardian va encore plus loin.
Des tests réalisés par des scientifiques américains sur des échantillons d’eau du robinet récoltés dans une douzaine de pays révèlent une très forte présence de plastique.
Dans 83 % des échantillons
Sur l’ensemble des échantillons analysés, 83% contenaient des microfibres plastiques invisibles à l’œil nu (mais capables de passer à travers les systèmes de filtrage). Concrètement, cela signifie que des milliards d’êtres humains dans le monde entier boivent quotidiennement de l’eau polluée.
« Nous avons suffisamment de données sur la recherche à l’état sauvage et les répercussions que [le plastique] a sur la faune », commente Sherri Mason, un expert en microplastique à l’Université d’État de New York à Fredonia qui a supervisé les analyses. Or, « si cela a une incidence sur [la faune], comment pouvons-nous croire que cela n’aura aucun impact sur nous? », poursuit-il, alarmant la communauté scientifique.
These micro #plastic fibers were found in water sampled from the US Capitol building. read @OrbTweet's story https://t.co/KHhX9ebbYT. pic.twitter.com/MVZI3Zr82m
— Chris Tyree (@christyree69) 6 septembre 2017
États-Unis VS Europe
Mais l’eau n’est pas contaminée de la même manière partout dans le monde. C’est aux États-Unis que les chercheurs ont relevé le plus de fibres plastiques: sur chaque échantillon de 500 ml d’eau, il y en avait en moyenne 4,8. C’est là aussi que le taux de contamination global est le plus élevé: 94,4 % des échantillons. Plus précisément, du plastique a été découvert dans l’eau de sites célèbres comme le siège du Congrès américain, celui de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), ou encore la Trump Tower à New York.
Viennent ensuite, le Liban et l’Inde qui affichent également des taux de contamination élevés. Au contraire, c’est en Europe – au Royaume-Uni, en Allemagne et en France notamment – que les chercheurs ont relevé les taux de contamination les moins élevés avec 72,2 % des échantillons qui l’étaient « seulement ». Le nombre moyen de fibres trouvées dans l’eau n’est « que » de 1,9. Disons que c’est moins pire, mais pas moins alarmant.
Double menace sanitaire
Mais quels sont les risques concrets pour ta santé? La menace est double: les minuscules particules de plastique en elles-mêmes et les produits chimiques ainsi que les agents pathogènes (bactéries…) qu’elles peuvent abriter et transmettre. Car dès qu’une substance est à l’échelle du nanomètre (un millionième de millimètre), elle peut aisément pénétrer une cellule, et donc un organe. Ce que des analyses futures plus précises devront vérifier, car les chercheurs n’ont examiné que les fibres mesurant 2,5 micromètres, soit 2.500 fois le nanomètre (ou 0,00025 cm).
Tout cela n’est en fait qu’à peine étonnant si l’on rappelle qu’environ 300 millions de tonnes de plastique se retrouvent déjà dans les océans. Mais en plus des fruits de mer, c’est aussi à l’eau du robinet qu’il faudra maintenant faire gaffe…
Where does all the #plasticsoup come from? About 80% comes from land and 20% from 'sea', dumped or lost by ships. https://t.co/skDYL22IR5 pic.twitter.com/2CxYTr4hOs
— Plastic Soup (@plasticsoupfoun) 30 août 2017