La fin d’une ère à Mons? Elio Di Rupo ne se présentera pas comme tête de liste aux élections communales

Le bruit courait depuis un moment déjà qu’une petite révolution se préparait à Mons. Cette fois, le scénario se confirme: Elio Di Rupo (PS) annonce qu’il ne se présentera pas comme tête de liste aux élections communales qui auront lieu en octobre prochain.

Elio Di Rupo et Mons, c’est une grande histoire d’amour. Et pour cause, le président du Parti socialiste tient les rennes de la ville wallonne depuis 2000. Mais une fois son troisième mandat achevé, il pourrait ne pas en briguer un quatrième. Il annonce, en tout cas, qu’il ne se présentera pas en tête de liste aux élections communales qui auront lieu en octobre.

La rumeur circulait depuis des mois, mais dimanche encore au congrès du Parti socialiste, Elio Di Rupo n’avait pas voulu dévoiler quel scénario se tramait en vue des élections communales. C’est ce lundi qu’il a mis fin au suspense dans une interview au Soir.

À la 45e et dernière place

« J’ai beaucoup réfléchi à cette décision. Deux critères ont guidé mon choix: Le premier est que je me dois de me concentrer à 200 % sur la présidence du PS en vue des élections communales d’octobre, mais aussi en vue des élections générales de mai 2019. Le deuxième est que je dois être cohérent avec moi-même: je tiens comme à la prunelle de mes yeux à une politique intergénérationnelle, qui mêle des adultes aguerris et des jeunes moins expérimentés », a-t-il commenté.

À la place, Elio Di Rupo s’inscrira à la 45e (et dernière) place, et c’est Nicolas Martin, l’actuel premier échevin de la ville de Mons, qui emmènera la liste, comme prévu. « La jeune génération doit faire ses preuves et à Mons, Nicolas Martin est le candidat naturel du PS pour me succéder (…) Il revient désormais à la tête de liste de prendre son destin en main, et le destin de Nicolas Martin est de devenir bourgmestre de Mons », s’est-il encore justifié.

Député européen… ou à nouveau bourgmestre?

Mais alors, que fera-t-il l’année prochaine, après les élections? Il se murmure qu’il serait tenté par la tête de liste PS pour les élections européennes. Il avait d’ailleurs déjà décroché un poste de député européen en 1989. « C’est une possibilité parmi d’autres effectivement, mais pas plus sérieuse qu’une autre. Mais voyez Guy Verhofstadt ou Jean-Luc Dehaene: d’anciens Premiers ministres qui siégeaient au parlement européen, cela s’est déjà vu », a-t-il répondu à la question, en veillant bien à laisser planer le doute.

À moins qu’il ne soit, à nouveau, élu bourgmestre de Mons… Car même s’il assure au Soir que le mayorat doit désormais revenir à la jeune génération, il reste une possibilité qu’il le décroche une quatrième fois. Rappelons-le, Elio Di Rupo reste le champion des voix de préférences en majorité absolue et une valeur sûre aux yeux de la population comme du PS. Aux élections précédentes, en 2012, le bourgmestre montois avait raflé plus de 14.300 voix de préférence, contre 6.000 pour le premier échevin qui le remplacera en tant que tête de liste.

De plus, le Code de la démocratie locale stipule que c’est le candidat qui remporte le plus de voix sur la liste majoritaire qui l’emporte et est élu bourgmestre. Donc même en étant à la 45e place, il n’est pas exclu qu’Elio Di Rupo pulvérise le score de Nicolas Martin. D’autant plus que l’effet dévolutif de la case de tête, qui permettait de ne pas bouger à l’ordre de la liste, a été supprimé. Ce qui lui facilite encore la possibilité de briguer un quatrième mandat.

Le fait qu’il abandonne la tête de liste ne signifie donc pas pour autant qu’il ne sera pas à nouveau bourgmestre…

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