Le projet de loi des visites domiciliaires a provoqué un tollé parmi les hébergeurs de migrants. S’ils ne risquent rien pour leur geste de solidarité, c’est la pratique qui choque le plus. Un citoyen a décidé de provoquer Theo Francken (N-VA) et consorts: il distribue des autocollants « Je suis hébergeur de migrants » à qui le veut, parce que c’est avant tout une fierté.
Mi-janvier, le gouvernement fédéral et Theo Francken (N-VA) lançaient un projet de loi jugé dangereux par le secteur associatif. Il permettrait à la police, sous l’autorité d’un juge d’instruction, d’entrer chez tout citoyen soupçonné d’accueillir un migrant qui ne voudrait pas se rendre à l’office des étrangers.
Perquisition et violation du domicile pour les uns, « désinformation » pour les autres, les hébergeurs de migrants ne risquent absolument rien pénalement, mais ils sont contre ce principe, et le message qu’il sous-entend.
Depuis, la plateforme citoyenne « Hébergement » milite tous les jours pour mettre des bâtons dans les roues de Theo Francken et de sa politique. Ils ont récemment été rejoints par plusieurs communes pas très chaudes à l’idée de faire le sale boulot. La Ville de Bruxelles, Ixelles, Visé… autant de communes qui demandent au gouvernement fédéral de renoncer au projet de loi du secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration.
Sacs de couchage
La lutte est aussi symbolique: un citoyen a décidé de distribuer des autocollants « Je suis hébergeur de migrants » comme ultime pied de nez à Theo Francken. Car oui, héberger une personne en difficulté est pour eux une fierté et ils n’ont pas l’intention de se cacher.
Ce citoyen, c’est Philippe Mercenier. Rappelle-toi, c’est déjà lui qui était à l’origine des sacs de couchage nominatifs que chacun pouvait offrir. C’était quand la police confisquait les affaires des migrants dans le Parc Maximilien.
Son initiative avait été couronnée de succès. Et on suppose qu’il en sera de même pour celle-ci. Si tu veux un autocollant, il suffit de lui demander.