La candidate démocrate à la présidentielle retrouve le sourire. Selon un sondage de CBS, publié ce lundi, elle a désormais 7 points d’avance sur son principal concurrent, Donald Trump. Elle a pu en fait bénéficier du traditionnel sursaut post-convention. Mais la bataille n’est pas finie, Hillary Clinton doit se méfier d’une chose: elle-même.
Retour de bâton pour Donald Trump qui était au coude à coude dans les sondages qui ont suivi la convention républicaine. On le sait, ces conventions profitent à leur candidat tant la couverture médiatique est importante.
Et à ce petit jeu, c’est Hillary Clinton qui remporte la mise avec 7 points de plus que le milliardaire. Il faut dire que la convention démocrate a été une franche réussite, entre le discours de Michelle Obama et celui de son président de mari, en passant par celui, il est vrai un peu chahuté, de Bernie Sanders.
Selon les chiffres publiés lundi, 46% des personnes sondées ont affirmé que leur voix irait à la candidate démocrate contre 39% pour Donald Trump. Le reste des votants se dirigeraient vers les candidats méconnus des partis libertarien et écologiste.
D’après le site indépendant FiveThirtyEight, qui regroupe plusieurs sondages, les chances de victoire, si on oppose à eux seuls les deux candidats, donnent 53,3% en faveur de Clinton, à l’heure d’écrire ces mots.
Son principal défaut: Clinton
Reste que l’impopularité de l’ex-first lady pose encore problème: 50% des électeurs inscrits sur les listes électorales continuent d’avoir une opinion négative sur elle. Principaux reproches: ses accointances avec Wall Street et la finance, mais aussi sa personnalité. Elle est loin d’avoir le talent d’orateur des deux présidents démocrates qui l’ont précédée, à savoir Barack Obama et son mari, Bill Clinton.
Certains observateurs n’ont d’ailleurs pas hésité à critiquer le discours de la première femme candidate à l’élection présidentielle américaine. Qualifiant la convention de parfaite, si ce n’est le discours « plat » d’Hillary. Un bon point quand même, elle a trouvé son slogan: « Stronger Together » (plus fort ensemble), en référence à Donald Trump, qui lui essaye de diviser.
Son principal atout: Trump
Son discours s’est en effet porté sur son adversaire, qui dispose aussi d’une côte d’impopularité importante avec 52% d’opinions défavorables. Alors que traditionnellement, le speech qui clôture la convention est porté sur le candidat maison.
Hillary s’en prend ouvertement à son adversaire et c’est stratégique. Le but est de diaboliser le plus possible le milliardaire pour mettre les électeurs devant leur responsabilités. Si Trump est élu, c’est en effet la grande inconnue, notamment au plan international. Et Hillary l’a bien compris et joue là dessus.
Elle, par contre, n’incarne pas vraiment le changement. Un changement tant espéré par une partie de l’électorat américain. Au contraire de Trump qui a un certain « parler-vrai » et qui vient du monde privé. Hillary, elle, est plutôt perçue comme la continuité d’une politique, entamée par son mari, Bill Clinton.
Bref, si Hillary veut passer à la fonction suprême, elle doit se concentrer sur son adversaire, en jouant sur la peur des gens. C’est pas très positif tout ça, mais c’est le chemin qu’elle et ses conseillers ont pris.
Sources: CBS News, Politics & AFP.
