La purge se poursuit en Turquie après le coup d’État manqué contre Recep Tayyip Erdogan. Ce sont maintenant les médias qui sont largement visés: plusieurs dizaines de sociétés de médias ont carrément été interdites de publier ou de diffuser des informations. La liberté de la presse en prend un coup.
Les chiffres font flipper: 45 journaux et 16 chaînes de télévision ont été fermés en Turquie hier. C’est également le cas de 3 agences de presse, 23 stations de radio, 15 magazines et 29 maisons d’édition.
47 nouveaux journalistes visés par des mandats d’arrêt
La purge entamée après le putsch vise désormais clairement les médias, qui succèdent à l’armée, aux fonctionnaires ou encore aux juges, tous dans le viseur de Recep Tayyip Erdogan qui cherche à museler ses opposants après le coup d’État manqué contre sa personne.
En plus de ces fermetures, 47 nouveaux journalistes sont visés par des mandats d’arrêt délivrés par le pouvoir en place. 42 journalistes avaient déjà été arrêtés après une première vague de mandats d’arrêt.
Des milliers de soldats virés
En parallèle, la purge se poursuit dans l’armée, où des milliers de soldats ont été virés, tout comme 149 généraux et 1.099 officiers. « Ils ont été limogés pour leur complicité dans la tentative de coup d’État », a fait savoir un responsable du gouvernement turc.
Tout comme les journalistes, ces militaires sont notamment soupçonnés d’être des sympathisants de l’imam Gülen, responsable selon Erdogan du coup d’État. Depuis ce fameux coup d’État, ce sont près de 16.000 personnes qui ont été arrêtées, et 8.000 mises en accusation.
Un conseil militaire suprême, en présence notamment du premier ministre turc Binali Yildirim, doit se tenir ce jeudi pour procéder à un vaste remaniement dans l’armée. Pour information, l’armée turque est la deuxième plus importante de l’OTAN avec 650.000 soldats: seuls les États-Unis comptent plus de soldats dans l’OTAN.