Erdogan a encore perdu un procès contre le boss d’Axel Springer, le géant des médias allemands

La plainte du président turc Recep Tayip Erdogan a, une fois de plus, été rejetée par la justice allemande. Cette plainte attaquait Mathias Döpfner, le patron du groupe de presse Axel Springer, pour avoir soutenu un comique qui s’était moqué d’Erdogan. Le comique, Jan Böhmermann, avait comparé le président turc à un baiseur de chèvres.

Nouvelle défaite pour le président Erodgan qui pensait pouvoir attaquer ceux qui s’étaient moqués de lui. Mais Mathias Döpfner, patron du tout puissant groupe de presse Axel Springer, c’est du gros calibre. Et s’attaquer à lui, c’est plus difficile que d’envoyer des concitoyens journalistes en prison.

Döpfner avait soutenu le présentateur de la chaîne allemande ZDF Jan Böhmermann quand ce dernier avait dédié un poème cochon au président turc. Böhmermann avait comparé Erodgan à un zoophile et Döpfner avait trouvé ça très drôle. Du coup, Erdogan a intenté un procès aux deux. Et aujourd’hui, il a perdu celui contre Döpfner.

Döpfner a plus d’humour qu’Erdogan

À la tête du conglomérat Axel Springer, Döpfner avait déclaré que le poème de Böhmermann était très drôle. Cette prise de position lui a valu d’être attaqué mais la justice allemande a invoqué la liberté d’expression pour conclure qu’il était dans son droit. Et c’est une bonne chose car, vu les penchants totalitaires d’Erdogan, il est plus que nécessaire de pouvoir encore se moquer de lui.

Böhmermann avait expliqué qu’il explorait les limites de l’humour. Il cherchait à savoir jusqu’à quel point il était possible de rire d’un chef d’État. En Allemagne, il est écrit dans la constitution que les insultes contre un chef d’État étranger sont condamnables comme blasphème. Du coup, Böhmermann avait été attaqué comme blasphémateur. Entre temps, l’Allemagne a décidé de changer sa constitution pour que ceci n’arrive plus.

epa

2.000 procès pour insultes

Si Böhmermann cherchait à explorer les limites de l’humour, c’est parce que le président Erdogan est d’une nature très susceptible. Et que 15 jours plus tôt, il avait attaqué une chanson qui se moquait de lui. Il est comme ça Erdogan. Il n’aime pas trop que l’on se foute de sa gueule et il a pour habitude d’envoyer en prison ceux qui le critique trop.

Depuis qu’il a été élu président l’année passée, quasiment 2.000 ont été poursuivies par le gouvernement turc pour l’avoir – ou pour être suspecté de l’avoir – insulté. Dernièrement, c’est Hakan Sükür, l’ancienne vedette du football turc, qui risque quatre ans de prison pour s’être moqué de son dirigeant. Sympa l’Erdochou.

Plus
Lire plus...