Ecolo était réuni en Assemblée générale pour élire son nouveau co-président. Les sourires étaient larges, la bonne humeur palpable. C’est avec pas mal d’émotions que Patrick Dupriez a donné le flambeau à Jean-Marc Nollet.
C’est le genre de vendredi qui fout la pêche à un militant Ecolo. Tous s’étaient donné rendez-vous à Namur dans un auditoire quasi comble. Accolades, petites blagues, sourires larges… les Verts planent encore sur leur réussite communale et provinciale.
Après le passage en revue des excellents chiffres du scrutin – 10 bourgmestres, 687 élus – l’heure était venue pour Patrick Dupriez, coprésident, de passer le flambeau. Le natif de Yaoundé n’a toutefois pas oublié de tirer le bilan du duo qu’il forme avec Zakia Khattabi.
Un bilan qu’il juge très positif alors « qu’il fallait tout reconstruire ». Car les résultats des élections législatives de 2014 ont été catastrophiques en termes « de moyens humains et financiers ». Patrick Dupriez utilise des mots durs pour qualifier le sentiment général à l’époque: « Nous étions en crise de confiance voire même assommés », se souvient-il. C’est dans ce contexte difficile qu’il a accepté de coprésider le parti avec Zakia Khattabi. Un soir de mars 2015.
Deux ans et demi de « travail collectif », malgré des caractères forts différents. On sent le couple politique complice, enrichi d’une expérience qu’il n’avait pourtant pas imaginée quelques années plus tôt.
93%
Après les salves d’applaudissements, l’heure est venue de voter pour le successeur. Car oui, même si cela ne faisait aucun doute, Jean-Marc Nollet a été plébiscité à 93% des suffrages. Un score sans partage qui repousse au loin les vieux démons et les débats houleux qu’a pu vivre le parti par le passé. Le débat de ce vendredi n’a d’ailleurs même pas duré une heure. Les jeux étaient faits, une volonté des Verts de la jouer collective en toutes circonstances.
Pourtant, la personnalité de Jean-Marc Nollet aurait pu faire apparaître des tensions. Mais Patrick Dupriez a directement voulu détendre l’atmosphère: « J’ai entendu dire qu’on allait remplacer un végétarien par un carnivore », commente-t-il face à une salle hilare. Patrick Dupriez veut s’écarter de l’étiquette « du bisounours contre le guerrier » et rassembler « même si Jean-Marc a pu voter pour l’autre duo de coprésidents en 2015 ». Nouvelle tranche de rire dans la salle.
« Je m’en fous, et je m’en suis toujours foutu », clame Dupriez en s’adressant directement au chef de groupe Ecolo du parlement fédéral. L’heure pour Zakia Khattabi de passer aussi aux remerciements et de soutenir le choix de Jean-Marc Nollet, « pas un choix par défaut, même si on a tous eu une première fois et qu’on y repense toujours avec nostalgie ».
Après l’annonce des résultats, Jean-Marc Nollet a procédé lui aussi aux remerciements d’usage: « Je suis touché par ces résultats. ‘Tu n’as jamais eu un tel score à l’école’, m’aurait dit mon papa. Je suis touché par le fait que l’on ait pu transcender nos différences. C’est le remerciement collectif que je voulais vous adresser. »
Applaudissements nourris et larges sourires, le mot d’ordre d’une soirée réussie pour les Verts.