En Chine, on teste « les sonneries de la honte » pour humilier les citoyens endettés

Voilà déjà quelques mois que le système de crédit social est en place en Chine. Une sorte d’évaluation de chaque Chinois pour déterminer s’ils sont dignes de confiance ou pas, en fonction de leur situation financière mais aussi de leurs actes citoyens. Mais on pousse le bouchon encore plus loin: maintenant, les citoyens endettés sont fichés grâce à une sonnerie de téléphone bien spéciale. 

La vie privée, ce n’est pas la préoccupation principale du pouvoir chinois. Voila plusieurs mois sur le système de crédit social est en place dans l’empire du milieu. Rappelons d’abord ce que cela implique: en fonction de leurs situations financières, casiers judiciaires et actes citoyens, les citoyens sont soit récompensés soit sanctionné. Grâce à la collecte de données, les caméras de surveillance usant de la reconnaissance faciale mais aussi les cafardeurs, les autorités sont capables d’établir de véritables listes de noires de citoyens qui se voient ainsi privés d’énormément de privilèges.

Ils sont par exemple bannis des trains et des avions, ils ne peuvent pas contracter de prêts bancaires et ne peuvent pas acheter d’appartement. Mais désormais, le parti communiste pousse le vice encore plus loin en testant « une sonnerie de la honte » chez les mauvais citoyens.

Sonnerie pour citoyens endettés

Tout se passe dans l’est du pays, dans le comté de Guanyun. Là-bas, certaines entreprises de télécommunication travaillent avec des tribunaux locaux pour attribuer une sonnerie d’attente aux citoyens endettés que l’on appelle « Laolai ». Concrètement, si une personne tente de les joindre, au lieu d’entendre le bip traditionnel, ils entendront une voix leur dire: « La personne que vous être en train d’appeler a été placée sur une liste noire par le tribunal du comté de Guanyun. Veuillez s’il vous plaît exhorter cette personne à remplir ses obligations légales. Les employés du tribunal apprécient votre soutien. Merci! » La bonne ambiance.

Un système similaire a été lancé dans d’autres villes avec à chaque fois le même objectif: foutre la honte aux citoyens insolvables. Et seuls la société de télécommunication et les tribunaux peuvent décider de mettre fin à ce système au cas par cas. Et selon le Daily China, tout cela est purement arbitraire: même si un citoyen fait tout son possible pour rembourser ses dettes, les tribunaux locaux déclarent qu’ils ne veulent en fait rien rembourser du tout et qu’ils en ont les moyens. Même si tout cela est faux.

Cercle vicieux

Et comme si ce n’était pas assez malsain comme ça, la liste noire des citoyens fichés et endettés est disponible publiquement pour quiconque voudrait la consulter. Ce n’est pas simplement une liste de noms, hein: on renseigne l’âge, la ville d’origine, le montant précis de la dette ainsi que d’autres données privées. Et dans le nord du pays, il existe une application qui indique tous les Laolai dans un rayon de 500 mètres. Si tout cela semble assez crapuleux, les fonctionnaires proches du parti, eux, se félicitent.

Selon eux, depuis l’introduction de ce système, 3,5 millions de Chinois ont remboursé leurs dettes et payé leurs impôts. Mais en réalité, les Chinois endettés vivent dans un réel cercle vicieux. Car comment espérer rembourser ses dettes quand on est fichés et mis à l’écart par les banques, entreprises etc? Car oui, impossible de trouver un travail si l’on est membre de la liste noire et sans travail, pas d’argent. Bref, ce n’est pas vraiment la joie en Chine pour le moment et ça risque de continuer de la sorte, voire s’intensifier. En fait, il faut comprendre que la Chine fonctionne avec des territoires autonomes, un peu comme en Belgique ou aux USA. Il est donc difficile de faire appliquer la loi partout. C’est en partie pour cela que la parti communiste met en place de tels systèmes.

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