Des médicaments contre le cancer sans effets secondaires? Le rêve pourrait bien devenir réalité

Des traitements contre le cancer qui n’entraînent pas de terribles effets secondaires, c’est le rêve de milliers de gens. Et c’est en bonne voie d’exister. Avec le Venetoclax, développé en Australie, quatre patients sur cinq n’auraient pas ressenti d’effets secondaires. Du côté de l’Université St-Georges à Londres, les chercheurs ont travaillé sur le IMM-101, un traitement qui renforce le système immunitaire et prolonge la vie des patients tout en supprimant les effets secondaires. Et les résultats seraient très satisfaisants.

On ne soigne pas encore les différents cancers sans provoquer d’effets secondaires. Mais de nombreux chercheurs travaillent sur des médicaments qui pourraient soulager les patients et allonger leur temps de vie. Le IMM-101 et le Venetoclax, dont on a appris l’existence cette semaine, font partie de ces médicaments prometteurs.

Quand ils atteignent un stade trop critique, les cancers ne peuvent plus être soignés de façon chirurgicale. La solution qui reste, c’est la chimiothérapie. Ce qui consiste à passer par tout un cocktail de médocs ultra-puissants qui tuent les cellules cancéreuses et, malheureusement, tuent aussi toutes les autres. Du coup, après une chimio, le système immunitaire du patient est généralement très affaibli.

IMM-101

Le IMM-101 est un médicament qui renforce le système immunitaire des patients atteint d’un cancer du pancréas. Développé par l’Université St-Georges de Londres, il a donné des résultats très prometteurs jusqu’ici. Les patients l’ayant reçu ont beaucoup moins souffert que ceux n’ayant reçu qu’une chimio classique.

Le cancer du pancréas se propage normalement très rapidement. Il peut mener au décès du patient en seulement quelques mois. Seulement 18% des personnes atteintes sont encore en vie après un an. Et seuls 4% tiennent jusque cinq ans.

Avec le IMM-101, les patients auraient vu leur espérance de vie augmenter de plusieurs mois à plusieurs années, a expliqué le professeur Angus Dalgleish. Même si l’expérience n’a porté que sur une centaine de patients, Dalgleish se dit très excité: « C’est la première fois que nous avons une immunothérapie qui est un très bon candidat pour aider à contrôler le cancer du pancréas, qui est l’une des maladies les plus mortelles. »

Venetoclax

Les recherches sur le Venetoclax ont commencé en 1988 après que deux chercheurs, Walter et Eliza Hall Read, aient découvert l’existence de la protéine BCL-2. Cette protéine rallonge la durée de vie des cellules cancéreuses, qui généralement meurent assez rapidement. Le Venetoclax bloque l’action du BCL-2, ce qui permet aux cellules cancéreuses de disparaître plus rapidement.

« Les cellules, quand elles naissent, sont destinées à mourir et les cellules cancéreuses, et en particulier les cellules de leucémie, retardent cette mort en utilisant une protéine appelée BCL-2, qui arrête le temps normal de la mort », explique le professeur John Seymour, du Centre contre le Cancer Peter MacCallum.

80% des 116 patients ayant testé ce médicament ont affirmé n’avoir pas ressenti d’effets secondaires. Le médicament sera commercialisé sous certaines conditions aux États-Unis et dans l’Union européenne.

En Belgique

Les chiffres donnés par la Fondation Registre du Cancer montre que 1 homme sur 3 et 1 femme sur 4 sont touchés par le cancer avant leur 75 ans. En 2013, la Fondation avait enregistré 65.487 nouveaux diagnostics de cancer, 34.542 chez les hommes (53%) et 30.945 chez les femmes (47%).

Même si les cancers touchent principalement les personnes âgées, quelques centaines d’enfants sont confrontés chaque année à un nouveau diagnostic de cancer. Mais, bonne nouvelle, le risque de mourir d’un cancer diminue chaque année grâce aux avancées de la science.

Sources: The Guardian, Spoutnik, Reddit, Fondation Registre du Cancer
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