Crise migratoire: ce qui se joue aujourd’hui au sommet de la dernière chance 

Les 28 membres de l’UE se réunissent aujourd’hui à Bruxelles pour un sommet extraordinaire en compagnie de la Turquie. Le but annoncé: s’entendre sur des nouvelles mesures pour contrer le flux migratoire et fermer officiellement la route des Balkans. Tous les projecteurs sont dirigés vers la Grèce, qui se transforme petit à petit en camp humanitaire et la Turquie, dont le soutien est demandé à tous prix. 

Le sommet européen se déroule notamment en présence du premier ministre turc, Ahmet Davutoglu et de la chancelière allemande Angela Merkel (voir photo). Plusieurs sujets sensibles y sont abordés.

1. Le soutien de la Turquie

Ce n’est pas la première fois que les Européens demandent le soutien de son voisin turc: fin novembre, ils l’ont prié de faire le nécessaire pour que les migrants ne traversent plus la Mer Egée pour rejoindre la Grèce. Ce qui a donné lieu à un bien joli accord… juste sur le papier! Cette requête a été répétée il y a deux semaines, lors d’une réunion avec les ministres européens des Affaires intérieures. Aujourd’hui, le sujet est remis sur le tapis. Quel prix va demander la Turquie?

2. La fermeture de la route des Balkans

Cette question semble monopoliser les discussions cet après-midi. C’est par cette route que transite la majorité des migrants qui fuient la Syrie, l’Afghanistan ou encore l’Irak pour atteindre l’Europe de l’ouest ou du nord. En réalité, ce passage est barricadé depuis que la Hongrie a commencé à fermer sa frontière avec la Serbie en juin 2015. Le « risque » est évidemment qu’une autre voie s’ouvre désormais.

3. L’espace Schengen « en danger »

L’espace Schengen est aussi évoqué. Pour notre Premier ministre Charles Michel, il faut le renforcer. « Il n’y a qu’une seule solution possible, a-t-il dit au micro de la RTBF, faire en sorte que les frontières Schengen soient parfaitement hermétiques contre les flux d’immigration non-contrôlés et irrégulières ». « J’espère qu’on va le dire avec force et clarté aujourd’hui aux partenaires turcs, a-t-il continué, et qu’on va se donner les moyens de la part de l’Europe pour se rendre effectif de ce côté-là ». C’est, selon lui, « la seule solution pour protéger la libre circulation à l’intérieur de l’espace Schengen et le projet européen qui est en danger aujourd’hui. »

4. La position de la Grèce

La Grèce, qui se transforme en immense camp migratoire au fil des jours, est aussi au centre des préoccupations. 15.000 à 20.00 personnes arrivent chaque semaine sur ses côtes, aux portes de l’Europe. Les dirigeants de l’UE veulent à tous prix réduire ce flux et réserver « l’eldorado » européen aux seuls réfugiés. Pour surveiller ses côtes, la Grèce a besoin du soutien de l’UE.

Le projet de fermer la route des Balkans aux migrants a d’ores et déjà été qualifié de « spéculation » par Merkel. On attend donc la fin du sommet pour en savoir plus. Les discussions risquent de durer toute la nuit…

Sources: RTBF, Le Monde
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