Citytrip à Palerme: 7 choses à faire, voir, déguster ou visiter

Bienvenue en Sicile, cette île magnifique plantée au coeur de la mer Méditerranée. La capitale de cet endroit de rêve est Palerme et voici 7 choses à y faire.

Contempler les bâtiments historiques

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Palerme a longuement été un point stratégique au coeur de la mer Méditerranée. C’est la raison pour laquelle elle porte les traces de passage de nombreux peuples et de modes de vies variés. Palerme a été fondée par les Phéniciens (peuple du Liban dans l’Antiquité) puis envahie par les Romains jusqu’à ce que les Vandales venus de Germanie prennent le contrôle de l’île. Au neuvième siècle, la Sicile et ses villes passent aux mains des Musulmans avant de tomber sous la domination des Normands. Elles sont ensuite gérées par l’empereur germanique Fredéric II qui tente alors de faire coexister les différentes peuplades présentes sur l’île. Par la suite, Palerme et ses soeurs seront successivement occupées par les Aragonais (Espagne), les Autrichiens puis les Bourbons (Espagne). Ce n’est qu’au 19ème siècle que l’île passe sous le contrôle de l’Italie.

Cette histoire tumultueuse se ressent dans la ville de Palerme. Châteaux, cathédrales, places… l’architecture variée de la capitale de la Sicile est chargée d’influences diverses. Un bon point de départ pour plonger dans ce monde multiculturel qu’est le Palais des Normands. Cette immense bâtisse a été la résidence des émirs musulmans après avoir été une forteresse romaine et avant d’avoir été le palais des rois normands. Aujourd’hui, elle accueille le Parlement régional sicilien. Au coeur du palais se trouve la Chapelle Palatine, un spectacle de dorures et de mosaïques médiévales qui combinent des techniques architecturales et artistiques de traditions byzantine, islamique et occidentale.

Le Palais des Normands fait partie de ce que le Patrimoine mondial de l’Unesco a nommé la Palerme arabo-normande. Avec les cathédrales de Cefalú et Monreale, elles forment un groupe protégé par l’organisation culturelle des Nations Unies. Si tu es féru d’histoire et que tu as le temps, on te conseille même de visiter chacun de ces monuments érigés dans la Grande Palerme (la ville et ses banlieues). En plus du palais des Normands, de la chapelle Palatine et des deux cathédrales, tu dois également visiter le palais de la Zisa, la cathédrale de Palerme, l’église Saint-Jean-des-Ermites, l’église Sainte-Marie-de-l’Amiral, l’église San Cataldo et le pont de l’Amiral. Ces bâtiments sont la preuve qu’il est possible de faire vivre ensemble des communautés aux moeurs, aux origines et aux religions différentes.

Affiner son bronzage à la plage de Mondello

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Mondello, c’est la plage favorite des Palermitains. Elle se trouve à 55 minutes de train (30 minutes en voiture) du centre de Palerme mais elle vaut la peine de patienter pour la trouver. Mondello, c’est 1,5 kilomètre de sable blanc et fin cerné de chaque côté par les falaises du Mont Gallo et du Mont Pellegrino (700 mètres de haut). C’est une langue de plage ouverte sur une mer douce d’un bleu azur dont l’eau vire au bleu roi sur la distance. C’est le spot idéal pour faire la crêpe la journée entière, un bouquin nonchalamment posé dans une main, le chapeau sur les yeux et le corps assoupi. Oui, on ne voit pas le temps passer lorsque l’on alterne bain de soleil et bain de mer à Mondello. Ici, tu jettes tous tes soucis dans la poubelle à l’entrée de la plage et tu inondes ta tête de bonheur.

Entre les palmiers et le sable s’étire sur tout le bord de mer la longue Viale Regina Elena. Sur cette rue, tu trouveras de nombreux commerces: bars, buvettes, restaurants, magasins de plage, pharmacies, banques. De quoi assouvir ton besoin pressant de boire un café ou de t’enfiler une petite liqueur de pistache (spécialité sicilienne) accompagné d’un cannolo farci à la ricotta. Ou de quoi trouver un magazine people à la dernière minute à lire sur la plage, les pieds enfoncés dans le sable chaud. On a noté également la présence d’un commissariat de police, d’une discothèque et de plusieurs maisons d’hôtes. Mais l’établissement qui nous a fait craquer est Alle Terrazze (Sur la terrasse, en italien). C’est un resto de luxe mais le cadre est si incroyable qu’il fait rapidement oublier l’addition (pas si salée d’ailleurs).

Alle Terrazze, c’est un restaurant d’une autre époque monté sur pilotis dont la terrasse semble flotter sur l’eau. Tu manges enveloppé par le bruit des vagues qui viennent se briser doucement à tes pieds pendant que tu observes le soleil se fondre dans l’horizon. La vue est comme la nourriture: exceptionnelle, à condition d’aimer la mer et tout ce qu’elle produit. Si tu aimes le poisson, les fruits de mer, les pâtes et le vin sicilien, tu seras ravi. Petit plus: le dessert est apporté sur un chariot, comme dans les vieux restaurants du siècle passé. L’établissement ferme à 23 heures, ce qui te laisse le temps d’observer la soirée s’étendre sur la magnifique baie de Mondello.

Pénétrer dans les catacombes

Carlo Vannini

On trouve de nombreux musées à Palerme: le Museo del Titere Antonio Pasqualino (Musée de la Marionnette), le palais arabo-normand de la Zisa ou encore le Palazzina Cinese (Palais Chinois). Mais notre coup de coeur va aux Catacombes des Capucins qui, au-delà de son aspect morbide, présente une valeur historique incroyable. Depuis plus de quatre siècles, les Palermitains conservent une partie de leurs morts sous le Couvent des Capucins, près de l’Eglise Santa Maria della Pace. Alors, attention, il ne s’agit pas simplement d’un cimetière souterrain dans lequel tu déambules devant des pierres tombales et des photos de familles. Non, ici, dans ce lieu où les vivants ont rendez-vous avec les morts, tu verras de vraies momies.

Dans les catacombes capucines, plus de 8.000 squelettes et dépouilles sont entreposés et conservés grâces à des procédés interdits depuis 1920. Les individus conservés ici faisaient partie des personnages importants de la vie palermitaine. Des moines, des médecins, des avocats, des soldats, des notaires ont été placés dans ce lieu qui fascine et fait peur en même temps. Les momies encore vêtues sont pendues à des crochets tout du long de cet entrelacement de corridors. Visuellement, il faut déjà s’accrocher devant cette cité des morts éclairée de façon à accentuer le sentiment de voyager dans le pays de l’au-delà. Mais niveau odeur, c’est encore pire. Dès l’entrée, tu seras saisi par les relents puissants de souffre et de moisissure qui embaument l’atmosphère.

Et pourtant, ces galeries valent la peine d’être vues. C’est une expérience intense qui te marquera peut-être comme elle avait marqué l’écrivain Guy de Maupassant. Ce dernier décrivait en 1890 « une immense galerie, large et haute, dont les murs portent tout un peuple de squelettes habillés d’une façon bizarre et grotesque. Les uns sont pendus en l’air côte à côte, les autres couchés sur cinq tablettes de pierre, superposées depuis le sol jusqu’au plafond. Une ligne de morts est debout par terre, une ligne compacte, dont les têtes affreuses semblent parler. Les unes sont rongées par des végétations hideuses qui déforment davantage encore les mâchoires et les os, les autres ont gardé leurs cheveux, d’autres un bout de moustache, d’autres une mèche de barbe… »

Aujourd’hui, il faut payer 3 euros pour visiter cette « effrayante assemblée » entre 9h et 17h30. « Afin de préserver l’état de conservation des momies et conformément aux exigences de la bioéthique, il est interdit aux visiteurs de prendre des photos, de filmer ou de toucher aux objets exposés », indique le musée.

Découvrir le goût de Palerme dans un petit resto

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Il fut un temps où Palerme avait une très mauvaise réputation. On disait d’elle que c’était l’épicentre de la mafia Cosa Nostra, l’antre où les Siciliens réglaient leurs comptes à coups de revolver et où l’on enlevait les journalistes un peu trop consciencieux. Relever les problèmes de voiries et de corruption dans les administrations locales pouvaient mettre en danger la famille de la personne qui osait le faire. Mais depuis quelques années, la ville tente de se détacher de cette étiquette morbide. Les Nations Unies ont signé en 2000 à Palerme une « convention contre la criminalité transnationale organisée et protocoles s’y rapportant » afin de lutter contre le crime organisé. Aujourd’hui, Palerme s’est transformée en une ville hyper accueillante et de nombreux travaux l’ont rendue très agréable à visiter. Une partie du centre ville est maintenant devenue piétonne et il est aisé de marcher d’un restaurant à un autre.

Et en Sicile, il est indispensable de tester la gastronomie locale. Et qu’est-ce que l’on mange en Sicile? Il faut évidemment se poser la question: « qu’est-ce qui pousse ou se chasse sur cette île? ». Et la réponse est: il pousse des amandes, des pistaches, des olives et des mandarines. Et comme on est sur une île, on pêche. Poissons, homards, écrevisses, crevettes, palourdes… sont quelques des fruits de la mer que tu retrouveras dans les restaurants de Palerme. (Hum, les spaghetti alle vongole, ce miracle de la création culinaire qui s’accompagne parfaitement d’un Pietramarina Bianco…). Et si tu es vegan, les fruits de la terre auront de quoi te rassasier à merveille.

À la bordure de Palerme, dans un petit port de pêche, se trouve le Rosso di Sera. Ici, tu manges à un prix correct des plats délicieux créés avec toutes les richesses de la mer. Tu es du genre téméraire? Va goûter le sandwich à la rate que sert l’Antica Focacceria San Francesco. Avec des poumons et de la trachée de veau. Sinon, il y a le Quattroventi Comfort Food, à deux pas du port de Palerme, qui offre tout une panoplie d’inventions culinaires de choix. Sans oublier le Garraffo sur la Piazza Marina où l’on parle français et le Cagliostro où l’on mange le meilleur pasta con le sarde de Palerme. Le pasta con le sarde? Une merveille dans laquelle on retrouve des sardines fraîches, des pignons de pain, du fenouil, du safran et des raisins secs sur des pâtes (de préférence des bucatini). Tu manges ça, tu auras goûté Palerme.

Déguster du vin chez le producteur

Alessandro di Camporeale

La Sicile, c’est de la mer, du soleil, des collines, des rochers et de la nature parsemée de villes. Soit le cocktail parfait pour faire pousser des vignes. Pas étonnant qu’elle soit devenue la première région viticole d’Italie. Si tu passes un citytrip à Palerme, tu dois faire un tour dans un des vignobles qui entourent la capitale sicilienne. Dans la province palermitaine, on produit du rouge, du blanc, du rosé et du liquoreux. Et on le fait en famille, de générations en générations. Il y a par exemple la famille Di Lorenzo, la famiglia Vaccaro ou encore la Romano. Frères, soeurs, oncles, cousines, grands-parents et enfants travaillent ensemble à faire sortir de ces hectares de terres rocailleuses et gorgées de soleil des vignes produisant un raisin très sucré. C’est cette intensité en sucre qui donnera les vins puissants du sud.

Si tu aimes le vin et la gastronomie, fais un tour chez eux. Tu peux y faire une visite courte ou même dormir sur place. Certains, comme la famille Romano, ont tout aménagé afin de rendre le séjour le plus agréable possible. Bungalows, club-house, piscine et caves se côtoient au milieu des vignes qui poussent à flanc de colline. Chez Alessandro di Camporeale, l’oenotourisme est devenu une activité à part entière, au même titre que la récolte du raisin et la mise en chai. Différentes formes de dégustations sont proposées, allant du simple verre accompagné d’explications au repas vinicole constitué de plats de saison et de vins locaux.

Dans la région vallonnée de Monreale, qui surplombe Palerme, tu assisteras à des couchers de soleil épiques, le verre dans la main et l’euphorie dans l’oeil. Parmi les vins à déguster, on te conseille le bianchi di Feudo Disisa Chara, un petit blanc qui se savoure au milieu des vignes et de la végétation sèche de l’île. Ou encore le Grillo Vigna di Mandranova et le Cataratto Vigna di Mandranova. Et comme Palerme n’est vraiment pas très loin de la ville de Marsala, tu dois aussi goûter le vin éponyme le plus connu de Sicile. Le Marsala est une sorte de vin blanc doux qui rappelle le porto et se savoure avec un petit glaçon en apéritif. Mais le mieux est encore de laisser ton palais choisir ton vin pour toi. Tu verras, ça ira tout seul.

Faire le tour des jolies places

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Quittons les montagnes de la région palermitaine pour retourner vers la ville même de Palerme car il y a quelque chose qu’il faut absolument visiter et que nous n’avons pas encore évoqué: les places historiques. Avec 600.000 habitants dans l’agglomération et un million d’habitants lorsque l’on ajoute les banlieues dans le compte, Palerme est une municipalité très importante du sud de l’Italie. C’est une ville bouillonnante et frénétique hors des heures chaudes de l’après-midi. Et cette vie intense mérite des espaces de rencontres larges et agréables, choses que les Palermitains ont bien compris.

Tu n’auras sans doute pas le temps de faire toutes les places alors on te conseille de commencer par la fontaine de la place Pretoria (La Piazza Pretoria). Elle est aussi connue comme la Place de la Honte (la Piazza della Vergogna) en référence à l’administration corrompue et à la débauche qu’elle représente. Construite au 16ème siècle, cette fontaine comporte un bassin central cerclé par trois vasques concentriques. Des escaliers mènent en son centre et un peu partout (dedans, dehors, au milieu) se dressent une quarantaine de statues dénudées. La plus importante représente Bacchus, le dieu romain du vin et de l’ivresse. Autour de lui sont érigées les dieux de l’Olympe et des divinités mythologiques. Les flots d’eau qui s’écoulent représentent les rivières de Palerme.

À deux pas de la place Pretoria, se trouve le carrefour des Quatre Chants (Quattro Canti), également appelé le Théâtre du Soleil. Elle est formée par l’intersection de deux importantes rues de Palerme, le corso Vittorio Emanuele et la via Maqueda. Chacune des façades des immeubles porte des décorations du 17ème siècle devant lesquelles se dresse une statue. Cette place se visite à toute heure et particulièrement la nuit où l’endroit est plus calme et joliment illuminé. Sinon, il y a encore la place Bellini (Piazza Bellini) bordée par les églises de San Cataldo, de La Martorana et de Santa Caterina. Ou encore la place Marina (Piazza Marina), située à une centaine de mètres du port et qui abrite de nombreux édifices palermitains qui raviront les amoureux d’architecture et d’histoire. On y trouve ainsi le Palazzo Chiaramonte, le Palazzo Galletti, l’église Santa Maria dei Miracoli, la Villa Garibaldi et la fontaine du Garraffo.

Tester l’incroyable street-food sur les marchés de rue

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À Palerme, on mange très bien dans les restaurants mais c’est surtout dans la rue qu’on se fait plaisir. Les Palermitains adorent manger en rue et acheter leur déjeuner aux marchés ou aux petites échoppes qui donnent sur la rue. Cet art de vivre contagieux, ils le transmettent à ceux qui les visitent. La street-food à Palerme est devenue une part si importante de la vie citadine que des guides organisent des tours des meilleurs endroits où manger en rue. Ces tours ont pour but de te faire « bien connaître la véritable nature de la culture gastronomique palermitaine et de la vie des « jeunes » dans la ville ». Si tu veux gagner du temps et filer direct aux meilleurs endroits, c’est une option intéressante. Sinon, tu peux t’orienter vers les marchés de rue historiques de Capo, Ballarò, Vucciria et Borgo Vecchio. Certains, comme la Vucciria, restent ouvert jusque très tard dans la nuit et se transforment en véritable haut-lieu de la nightlife palermitaine.

La street-food de Palerme, c’est quoi? C’est beaucoup de produits de la mer frits dans une sorte de panure qui donnent des espèces de beignets savoureux: beignets d’écrevisse, pesce in pastella (sorte de fish and chips), calamars frits, sardines entières… Les légumes peuvent aussi passer à la friture comme les artichauts, les aubergines, les fleurs de courgettes ou les pois-chiches. Pour goûter ces derniers, il faut tester le panelle di ceci, qui sont des beignets vegan à base de farine de pois-chiches servis dans des petits pains. Il ne faut pas non plus oublier les fameux arancini, ces boules de riz frites et fourrées à la viande et aux légumes, ni les sfincione, ces pains mi-pizza mi-fougasse recouverts d’une sauce épaisse à la viande et à la tomate.

Dans la catégorie nourriture bizarre à expérimenter, on notera les salades de mandibules de poulpe, les stigghiole, les frittola et les pani câ mèusa. Les stigghiole sont composés d’intestins de veau ou d’agneau assaisonné de persil et d’oignon avant d’être façonnés comme des saucisses difformes pour être grillées à feu vif. Elles sont soit embrochées, soit enroulées autour de poireaux. Les frittola sont des morceaux de viande, de lard et de cartilage bouillis pendant un certain temps avant d’être dorés dans du saindoux. Les frittola sont une façon de redonner vie à des déchets carnés. Ils sont généralement servis dans du pain. Ne te fies pas à la description: c’est super bon. Et nous arrivons au pani câ mèusa, le fameux pain à la rate ou pane con la milza, en italien. Ce sandwich ressemble à un bon vieil hamburger américain sauf que la viande qui vient se caler au milieu du pain, c’est du poumon et de la rate de veau. Ce sandwich est généralement servi avec du fromage, comme du caciocavallo ou de la ricotta.

Bon, on ne peut pas terminer la plongée dans la street-food palermitaine sans évoquer les pâtisseries confectionnées avec les richesses de la terre sicilienne. Il y a la cassata sicilienne, un gâteau traditionnel fait à base de ricotta sucrée, de génoise, de pâte d’amande et de fruits confits. Il y a le cannoli siciliani: une pâte frite enroulée autour de ricotta et garnie de pistaches ou de fruits secs. Et le célèbre granita qui te sauvera lorsque la chaleur sicilienne t’épuisera. Ce dessert est constitué de trois éléments: de la glace, du jus de fruit et du sucre. Les granita les plus courants sont à l’amande ou au citron, mais on en trouve aussi au café, à la fraise, à la menthe voir au chocolat.

Alors, on part quand?

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