Ça caille sec dehors, mais ce n’est pas pour ça que tu te choperas un rhume et voilà pourquoi

Non, tomber malade et prendre froid ne vont pas forcément de pair. Le rhume dépend d’un virus bien particulier et pas de l’air froid ambiant. Voilà comment un auteur et professeur en philosophie des sciences médicales renverse cette idée préconçue partagée par la plupart des gens… et probablement par toi aussi.

La saison des plaids-grosses-chaussettes est ouverte. Depuis quelques jours, il fait un froid de canard, surtout le matin. Alors quand tu te retrouves dehors à attendre le bus ou le train pendant des heures, tu stresses sans doute de prendre froid… ET donc d’attraper un rhume. Pourtant, sache que ce n’est ni les températures polaires ni le vent ni la pluie ni la neige qui te rendent malade.

D’après Maël Lemoine, professeur en philosophie des sciences médicales, c’est une pure croyance populaire de penser qu’on attrape un rhume parce qu’on a « pris froid ». L’hypothèse selon laquelle le froid dans le nez « ralentirait » le système immunitaire n’a d’ailleurs jamais été prouvée scientifiquement, explique-t-il dans son livre « Petite philosophie du rhume » qu’il présente sur Slate. En revanche, il faut faire la différence entre une petite irritation de la gorge et un écoulement passager du nez, qui peuvent être causés par le froid et l’humidité, et un vrai rhume. Ce dernier étant causé par un virus, généralement le rhinovirus.

La faute au confinement

Cette idée reçue provient surtout du fait que l’on est au moins une fois par jour confronté au froid, et donc il est facile d’attribuer le rhume à la chair de poule ressentie à ce moment-là. Mais le langage joue aussi un rôle. En effet, en anglais, « rhume » se traduit par « cold », qui signifie également « froid ». Pareil en allemand, « erkältung » signifie « refroidissement » et « rhume ». Même chose en espagnol avec « resfriado » et en italien avec « raffreddore ». Et en chinois et en japonais, on retrouve le même vocabulaire.

Mais donc comment se passe la contamination? Selon l’auteur, qui s’appuie sur des études scientifiques, la faute est à imputer à la promiscuité et au confinement. Et comme c’est en hiver que les gens s’enferment à l’intérieur, en contact rapproché les uns des autres, le froid est souvent pointé, à tort, du doigt. La météo ne joue donc qu’un facteur secondaire, mais pas le principal.

Preuve à l’appui, le nombre de nouveaux cas de rhumes commence à augmenter en septembre, mois de la rentrée des classes et donc du confinement des enfants dans des pièces surchauffées. Le pic de maladie survient habituellement en décembre, puis le nombre de cas diminue de façon continue jusqu’au mois d’août suivant. Mais il faut tout de même noter qu’entre le creux et le sommet de la courbe épidémique, la différence n’est pas très marquée. De plus, d’une année à l’autre, le pic ne se trouve pas toujours au même mois.

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Mauvais timing

Une autre idée intéressante que l’auteur renverse concerne l’éternuement et la toux. Contrairement à ce que l’on pense généralement, seul un éternuement sur 13 transporte des rhinovirus, tandis que la toux n’en projetterait presque jamais. Même chose pour les bisous, qui ne contaminent l’autre que dans un tout petit nombre de cas. En fait, l’air ambiant n’est pas un environnement très propice au rhinovirus, même lorsqu’il est recyclé, comme dans les avions. Finalement, c’est un peu une question de timing de choper le virus. Il suffit simplement d’être au mauvais moment au mauvais endroit!

En bref, tu as peut-être plus de chances d’être contaminé en hiver qu’en été par un pote enrhumé en discutant avec lui dehors, mais certainement pas en restant seul sous la pluie et le vent froid. Si pas de virus, pas de rhume!

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