Arrivés au pouvoir dernièrement en Italie, le Mouvement 5 étoiles et la Ligue ont un nouveau combat: la vaccination obligatoire pour les enfants. Ils ont réussi à repousser d’au moins un an cette obligation, votée par le gouvernement précédent.
Depuis l’année dernière, il était obligatoire de faire vacciner son enfant en Italie pour l’inscrire à l’école ou à la crèche. Cette décision avait été prise suite à une épidémie de rougeole, provoquant plus de 5.000 contaminations. L’enfant devait être vacciné contre 10 maladies (dont le tétanos, la poliomyélite ou la rougeole) et les parents risquaient jusqu’à 500€ d’amende si leurs enfants âgés de 6 à 16 n’étaient pas vaccinés. Mais à la rentrée 2018, ce sera fini.
La vaccination? « Dangereuse et nuisible »
La coalition formée par Mouvement 5 étoiles et la Ligue, qui composent gouvernement italien, ont repoussé cette obligation pour au moins un an. Selon le vice-Premier ministre
Matteo Salvini, la vaccination serait dangereuse et même nuisible. Pour les deux mouvements, cette obligation exclurait trop d’enfants du système scolaire et ils font remarquer que les parents
doivent avoir la responsabilité des vaccinations de leurs enfants, que cela ne peut leur être imposé: c’est à eux de faire ce choix ou non.
L’Ordre des médecins a rapidement appelé le gouvernement à revenir sur cette décision. Divers médecins et scientifiques ont
exprimé leur inquiétude en ce qui concerne cet amendement. Ils
craignent que l’Italie ne fasse un grand pas en arrière sur le plan
de la santé publique. Les scientifiques font remarquer que
sur le plan des vaccinations, l’Italie a été longtemps en retard
par rapport aux autres nations civilisées. On ajoute même que dans
ce domaine, le pays est à la traîne par rapport à des pays comme
le Ghana: 83% de la population italienne serait vaccinée contre la rougeole, alors qu’il faut un taux de 95% pour éviter toute épidémie.
« Ces dernières années,
cependant, une amélioration a pu se dessiner », expliquent les
médecins. « La position du gouvernement actuel risque de mettre
à mal ce progrès. (…) Les
scientifiques soulignent cependant qu’aucun argument médical ou
rationnel ne peut être avancé contre la vaccination des enfants. » De là à dire que l’Italie va bientôt devenir le paradis des anti-vaccins, il y a pas difficile à franchir pour l’instant…