Au Mexique, 80 personnes ont été tuées par les cartels depuis le début de la campagne présidentielle

En septembre dernier, la campagne présidentielle mexicaine a débuté. Malheureusement, l’aspect politique passe au second plan. Car depuis le début de la campagne, les différents cartels mexicains ont décidé de s’en mêler: en huit mois, 82 candidats et politiciens ont été tués. Il s’agit des élections les plus sanglantes de l’histoire récente. 

Depuis septembre 2017, la campagne présidentielle mexicaine est lancée. Elle se terminera le 1er juin prochain, jour du scrutin. Et il est temps que cette campagne s’arrête. Car en huit mois, plus de 80 candidats et politiciens ont été tués par les cartels de drogue.

En fait, les cartels ciblent des candidats qui se présentent à des postes locaux et pas nationaux. L’objectif et d’étendre leur zone d’influence en plaçant des hommes corrompus à des postes clé pour continuer leur business. Ils pourront ainsi mieux contrôler les polices locales. Cette stratégie fait couler énormément de sang: 4 hommes politique sont morts uniquement la semaine dernière.

Magda Rubio

Magda Rubio est candidat au mayorat de la ville de Guachochi, au nord de Mexico. Elle a témoigné à l’agence de presse Reuters et elle explique qu’elle a reçu 4 menaces de mort depuis le mois de janvier. Elles provenaient toutes de la même personne. Elle a le choix: « laisser tomber ou mourrir ».

Mais l’avocate et activiste des droits de l’Homme refuse d’abandonner. Elle tente d’obtenir le mayorat de sa ville pour obtenir plus de poids sur le gouvernement central du Mexique et ainsi défendre les indigènes Raramuri qui sont persécutés dans la région. « Je suis ici parce que je veux un changement dans mon pays », a-t-elle déclaré. Elle s’est donc offert les services de deux gardes du corps et comme beaucoup de candidats, elle bénéficie de voitures blindées pour éviter les attaques.

« Les autorités étatiques et locales sont surclassées et dépassées et les forces fédérales ne peuvent pas être partout », a déclaré Duncan Wood, directeur de l’Institut du Mexique au Woodrow Wilson International Center for Scholars à Washington. « Il y a un besoin urgent … de fournir une plus grande protection et une meilleure isolation contre le crime organisé. »

Une guerre vieille de plus de 10 ans

Le Mexique est soumis aux lois des cartels depuis de longues années. Le pays est un passage obligé pour la drogue destinée aux États-Unis, surtout depuis la chute des cartels colombiens dans les années 90.

En 2006, les Américains ont commencé à mettre les bouchées doubles pour lutter contre ces organisations criminelles. C’est lors de cette année qu’ils ont commencé à coopérer avec les autorités méxicaines pour démanteler les cartels. Mais même en arrêtant des gros bonnets comme Joaquin « El Chapo » Guzman, cela ne change visiblement rien: les violences et la corruption sont encore bien présentes au Mexique.

La preuve: en 2017, 29.000 personnes ont été tuées au Mexique, c’est un record sur les 20 dernières années. Et en vue des élections, c’est une très mauvaise nouvelle car les électeurs pourraient craindre de se rendre aux urnes et s’exposer à des représailles des cartel.

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