Les effets néfastes de la consommation quotidienne de charcuteries sur la santé sont prouvés de longue date. Mais qu’en est-il des charcuteries pour enfants que l’on retrouve dans les frigos des supermarchés? Greenpeace en a analysé six d’entre elles en laboratoire, et ses résultats sont plus qu’interpellants.
En tranches de jambon, en batônnets séchés, ou en bacon bien fumé, dans les sandwichs, en accompagnement de pâtes, ou à l’apéritif, les charcuteries sont omniprésentes dans nos assiettes. Pourtant, en 2015 déjà, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) tirait la sonnette d’alarme, en classant toutes ces viandes transformées comme « cancérogènes ». Aujourd’hui, Greenpeace a décidé d’aller plus loin, en étudiant leurs effets chez les enfants.
Dans le cadre de sa campagne internationale visant à réduire la consommation de viande de 50 % dans le monde en 2050, l’organisation de protection de l’environnement a ainsi passé à la loupe six charcuteries pour enfants, vendues dans les supermarchés en Belgique. Si toutes utilisent des personnages sympathiques et attractifs (Samson, K3, Maya, Plop et Schtroumpfs) sur leurs emballages, elles n’en sont pas pour autant plus adaptées aux tout petits.
Trop de sel, de graisses, d’additifs et des étiquettes mensongères
Le premier problème relevé est que « les informations figurant sur l’étiquette ne correspondent pas toujours à la composition réelle de ces produits », affirme Greenpeace dans les résultats de son analyse, menée en laboratoire avec l’aide de diététiciennes-nutritionnistes indépendantes. En effet, « le saucisson de jambon Samson a une teneur en sel de 1,9 % [contre 1,7 % indiqué sur l’étiquette], le filet de poulet K3 de 2,2 % [contre 2 % indiqué sur l’étiquette] et les saucissons de volaille Maya et Plop de 2,1 % [au lieu du 1,8 % indiqué] », détaille l’ONG à la DH. Le deuxième problème est que toutes les charcuteries dépassent largement la limite en sel recommandée pour la santé, qui est de 1,5 % (soit 1,5 g pour 100 grammes de viande).
Mais s’il n’y avait que le sel en tort. « On trouve trop de sel, des mauvaises graisses, des additifs, ou encore des nitrites (un conservateur qui garantit la couleur rosée de la charcuterie) », ajoute-t-elle. La teneur en matières grasses, quant à elle, fluctuait fortement, « allant de 1,3 % à 22,1 %”.
Enfin, le plus étonnant dans l’histoire, est la teneur en viande. “La plupart des charcuteries analysées ne contiennent qu’environ 70 % de viande. Le jambon supérieur Schtroumpfs contient 93 % de vraie viande, ce qui est normal pour un tel jambon, mais les saucisses Knack Schtroumpfs n’en contiennent que 58 %”, avertit Greenpeace.
Les charcuteries végétariennes pas meilleures
Et les alternatives végétariennes, qui commencent petit à petit à se faire une place dans les frigos des supermarchés, ne sont pas moins nocives pour la santé. Après avoir analysé une charcuterie végétarienne à base d’œufs, Greenpeace conclut d’ailleurs qu’il s’agit « d’un produit ultra-transformé (…) qui contient également beaucoup de sel, qui a une teneur en graisse similaire aux autres (mais nettement moins de graisses saturées) et qui contient tout au plus la moitié de protéines ». Le seul « point positif » est que « ce produit ne contient pas de nitrites et de phosphates », puisque ce n’est pas de la viande.
Que faire dès lors? Eh bien, éviter de manger ces charcuteries animales et végétales tous les jours, surtout chez les tout petits. « Pour les enfants de 4 ans et plus, [les diététiciennes] suggèrent de n’en manger qu’une fois par semaine. Un enfant de 3 ans ou moins ne devrait en manger qu’une fois tous les 15 jours, maximum », explique, également à la DH Sébastien Snoeck, expert élevage et culture chez Greenpeace.
Mais quand on sait que le Belge mange, en moyenne, entre 770 et 980 grammes de viande par semaine, soit 2 à 2,5 fois plus que la recommandation officielle (qui est de 400 grammes de viande par semaine), c’est sûr qu’il y a du boulot à faire!
Plop-worst & co even ongezond als andere charcuterie en maken nieuwe generaties verslingerd aan (bewerkt) vlees. @greenpeace_be vraagt oa. @studio100 om met populaire figuurtjes gezonder broodbeleg bij kinderen te promoten.
— Joeri Thijs (@JoeriThijs) 2 mai 2018
Rapport: https://t.co/R3tcgQVNoA https://t.co/HfeK0Bxiux