Après avoir vu ce documentaire diffusé sur ARTE, tu ne rentreras (sûrement) plus jamais dans un Starbucks

« Starbucks sans filtre » est le nom du documentaire diffusé sur Arte lundi soir. Une enquête de 6 mois sur cet empire aussi génial que sombre, qui t’enlèvera peut-être l’envie d’y rentrer la prochaine fois.

Si tu n’as pas su regarder le documentaire sur ARTE lundi, pas de souci, tu peux encore le regarder gratuitement en ligne jusqu’au 26 octobre. Tu pourras aussi le revoir le 7 septembre prochain sur ARTE. Enfin bref, ça c’était pour le côté pratique. Venons-en aux choses sérieuses.

Si comme beaucoup de gens tu aimes t’arrêter à la gare centrale le matin et prendre ton petit café latte macchiato caramel dans un grand gobelet avec ton nom mal orthographié, tu n’auras peut-être plus envie après avoir visionné le documentaire.

Il aura fallu 6 mois d’enquête à Premières Lignes, une société de production qui est aussi derrière l’émission d’enquête Cash Investigation, pour réaliser ce documentaire sur Starbucks.

Starbucks, un empire inarrêtable… ou infréquentable?

Où que tu ailles dans le monde (quasi) tu trouveras un Starbucks sur ta route, et comme tout le monde (bon presque tout le monde) tu trouves sans doute ça génial. Parce qu’il faut dire que, quand même, ils ont su rendre le café absolument incroyable, voire ils en ont fait une boisson magique. Et quand on pense qu’on est souvent prêt à payer 5 euros pour un café, on aurait presque envie de dire que ça vaut clairement le coût. À côté de ces cafés, des gobelets à notre nom, il y a aussi toute la panoplie de trucs trop miam pour lesquels on craque quasi à chaque fois qu’on se prend un café. Et bien sûr, on aime voir que le café qu’on boit, c’est du fair trade évidement.

À la base de cette entreprise, l’archétype même de la mondialisation, il y a Howard Shultz. Un business man qui a apparemment compris que le monde était assez fou pour payer des sommes folles pour un café, et pour toutes sortes de choses à manger. Depuis 1982, Howard Schultz fait partie de cette compagnie qui comptait cette année-là quatre points de vente aux États-Unis. En 1987, il rachète la compagnie et la transforme en multinationale. L’homme a implanté 28.000 boutiques dans près de 75 pays. Toutes les 15 heures, un nouveau Starbucks ouvre ses portes et en Chine, il y a déjà 3000 enseignes de la marque. Bref, des chiffres qui montrent la grandeur d’un empire inarrêtable… Et intraitable?

Dans le documentaire « Starbucks sans filtre », les zones d’ombres de cet empire sont exposées et ça pourrait te passer l’envie de t’arrêter dans un Starbucks. La marque aime montrer sa volonté de respecter l’environnement, de travailler avec des petits producteurs. Mais le documentaire révèle non seulement que ses gobelets ne sont pas recyclables mais aussi que ses bons sentiments envers les petits producteurs, c’est surtout un moyen pour lisser son image. Tu découvriras également les pires techniques utilisées pour convaincre les clients de craquer pour tel ou tel produit. Un marketing hyper diabolique.

Pendant que Starbucks s’implique dans la santé et l’éducation de ses employés, soutient le mariage gay, invite ses clients à aller voter et embauche des réfugiés, rien n’est laissé au hasard au niveau fiscal. Surtout quand il s’agit d’installer son siège européen aux Pays-Bas, pour une histoire de taxes. La compagnie a d’ailleurs été condamnée par la Commission européenne à verser 25,7 millions d’euros. En gros, on est face à une compagnie aussi géniale qu’illusoire. Mais pour te rendre compte, tu dois regarder ce documentaire de 90 minutes de Luc Hermann et Gilles Bovon franchement hyper bien foutu. Infiltration, caméras cachées, une investigation comme on les aime.



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