Les hôpitaux de Wallonie et de Bruxelles vont être confrontés à une pénurie d’infirmiers en 2019 et 2020 notamment. La faute à l’allongement des études pour cette profession. Ce qui promet un sacré casse-tête…
C’est une décision qui avait fait beaucoup de bruit il y a quelques mois. La Fédération Wallonie-Bruxelles avait décidé d’allonger la durée des études pour les infirmiers, faisant passer leur formation de 3 à 4 ans.
Et les effets de cette décision vont se faire ressentir en 2019 et surtout en 2020 dans les hôpitaux: ceux-ci vont être confrontés à une pénurie d’infirmiers. Alors que de nombreux postes seront à pourvoir, pas sûr qu’il y aura assez de candidats belges, puisque toute une génération s’est vue contraindre de rester un an de plus sur les bancs de l’école…
« Il faudra donc aller chercher ailleurs… »
Cela va poser problème dès l’année prochaine. Et « l’impact sera encore plus fort l’année d’après », assure Eric Maclot, directeur nursing au CHU de Liège, dans les colonnes du Soir, qui tire le signal d’alarme.
« Car si en 2019, il n’y a que les diplômés de spécialités qui sortiront et aucune troisième année, il va y avoir un effet de cascade en 2020 où nous n’aurons cette fois plus de spécialistes. Or, en soins intensifs et en gériatrie, nous avons des normes très spécifiques, qui ne correspondent pas à celles appliquées à l’étranger. Il faudra donc chercher ailleurs… Mais où ? D’autant qu’il est impossible d’engager des jeunes maintenant pour dans deux ans, car nous risquons de surcadrer les équipes. Franchement, c’est un dilemme. »
Face à cette pénurie annoncée, les hôpitaux tentent de s’organiser. Il faudra avoir recours à l’intérim ou même au recrutement à l’étranger pour trouver des infirmiers. Ce n’est pas nouveau dans ce secteur, mais le recours à ces solutions sera accentué dans les mois à venir. Les hôpitaux tentent également d’anticiper en allant recruter des infirmiers dans les écoles… avant même qu’ils aient fini leur formation. Du coup, ceux-ci sont assurés d’un job dès qu’ils ont fini leurs études et n’ont pas besoin de se prendre la tête avec la recherche d’un emploi.
Quelles solutions?
La pénurie d’infirmiers en Wallonie et à Bruxelles, ce n’est pas nouveau. Le Forem avait listé ce secteur parmi ceux en demande l’été dernier déjà. Le Soir assure qu’infirmier faisait déjà partie des « fonctions critiques » dès 2006. Ce qui permet à un demandeur d’emploi de bénéficier d’une allocation ou d’aides dans le cas où il décide de se lancer dans une formation dans un de ces métiers en pénurie selon certaines conditions (pour plus d’infos: c’est ICI).
Reste à espérer que les hôpitaux parviendront à recruter assez d’infirmiers dans les années à venir avant de pouvoir compter sur les étudiants encore à l’école…