Voyage dans le temps: la première forme de vie sur Terre aurait 3,77 milliards d’années

Si l’on sait à peu près comment la vie est apparue sur Terre, on ne sait pas vraiment quand ni où. Désormais, on dispose de quelques éléments de réponse. Des chercheurs on découvert des microfossiles datant de 3,77 milliards d’années dans des roches canadiennes. Cette découverte pourrait nous aider à mieux comprendre les conditions d’apparition de la vie sur Terre. 

Selon des estimations, notre planète Terre aurait environ 4,5 millards d’années. Par contre, on cherche encore à déterminer les premières apparitions de la vie sur la planète bleu. Selon un article publié dans la revue Nature, des formes de vie microscopiques ont été retrouvées au Canada: elles auraient 3,77 milliards d’années.

Il s’agit de minuscules fossiles (appelés microfossiles) en forme de tube microscopique. Les chercheurs estiment que ce genre de micro-organisme peut encore être trouvé aujourd’hui au fond des océans, à proximité des « fumeurs ». Non il ne s’agit pas de fumeurs de cigarettes sous-marins mais des cheminées hydrothermales qui exhalent des eaux chargées en nutriment. Ces nutriments assurent la subsistance d’oasis sous-marines.

Matthew Dodd, premier signataire de l’article dans Nature explique: « Notre découverte renforce l’idée que la vie a émergé de sources hydrothermales chaudes au fond des océans, peu de temps après la formation de la Terre. Cette apparition rapide concorde avec d’autres indices comme la découverte récente de formations sédimentaires vieilles de 3,7 milliards d’années qui auraient été créées par des micro-organismes »

Revue Nature

Record battu

Cette découverte a précisément eu lieu dans la « ceinture de roches vertes de Nuvvuagittuq » située sur la côtes est de la baie de Hudson, au Québec. Avant cette découverte, la plus vieille forme de vie avait été trouvée dans l’ouest de l’Australie et datait de 3,46 milliards d’années. Le record est donc largement battu.

Bon, techniquement: qu’est-ce qui a été trouvé? Les microfossiles prennent plusieurs formes: des tubes et filaments faits d’hématites, une forme oxydée du fer. Le truc, c’est que ces microfossiles pourraient être le résultat de phénomènes non-biologiques, autrement dit, il se pourrait que ce ne soit pas des organismes vivant à proprement parlé. Mais les biologistes qui ont participé à l’article de Nature ont balayé cette possibilité.

Dominique Papineau, qui a participé aux recherches explique: « Ces structures sont composées de minéraux dont on attend qu’ils se forment par putréfaction, et elles sont bien documentées dans les archives géologiques, depuis les origines jusqu’à aujourd’hui. Le fait que nous les ayons déterrées dans une des formations géologiques les plus anciennes suggère que nous avons découvert une des plus anciennes formes de vie. »

Wikipédia

Une découverte remise en cause

Comme ces microfossiles pourraient être le résultat de phénomènes non-biologiques, des scientifiques émettent des doutes par rapport à cette découverte. C’est le cas de Kevin Lepot de l’Université de Lille-II. Pour lui, ces fossiles microscopiques pourraient être le résultat d’un refroidissement rapide du magma.

Mais Pascal Philippot de l’institut de physique du globe de Paris est plutôt optimiste: « Le système de Nuvvuagittuq contient des roches sédimentaires dont l’ancienneté n’est pas contestée et qui sont clairement mieux préservées que leurs équivalents en âge du Groenland. Il est toujours difficile de prouver une origine biologique avec des critères purement minéralogiques, mais les auteurs en présentent un certain nombre qui vont dans le bon sens. »

Pour Philippot, tout est possible puisque l’eau a émergé très tôt dans l’histoire de la Terre. De plus, une température permettant la vie est également apparue très vite à la surface de globe, ce qui a pu favoriser le développement de la vie. Le chercheur français n’exclut pas que l’on puisse encore trouver des roches et donc des fossiles encore plus vieux. Prends ça, le créationnisme!

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