Ça chauffe entre le CEO de Proximus Dominique Leroy et son « patron »: le gouvernement fédéral et le Premier ministre Charles Michel. Leroy, qui touche 800.000€ par an, réclame un bonus, « une rémunération variable à long terme ». Mais le gouvernement, qui est l’actionnaire majoritaire de Proximus, a refusé de lui attribuer.
Le télécom est un secteur qui se porte bien en Belgique. Telenet a annoncé des bénéfices substanciels et Proximus semble suivre la même route. Ce n’est pas vraiment étonnant: les prix sont beaucoup plus élevés que dans les autres pays européens car il n’y aucune concurrence. Les deux acteurs de ce marché forment un duopole bien décidé à maintenant un service de téléphonie et de données cellulaires bien cher. Résultat: l’inflation augmente en Belgique.
Mais si Proximus affiche de bons chiffres d’affaires, le CEO aimerait en profiter pour mettre du beurre dans ses épinards. En effet selon De Tijd, Dominique Leroy a exigé un bonus salariale. Par contre, le Premier ministre Charles Michel (MR) et le ministre des télécommunications Alexander De Croo (Open VLD), qui gagnent 227.000€ par an, refusent d’accorder ce bonus à Leroy.
Les salaires des gestionnaires publics ont souvent été au centre des débats. Le prédécesseur de Leroy, l’entêté Didier Bellens, touchait facilement deux millions d’euros par an. Mais sous le précédent gouvernement d’Elio Di Rupo, les salaires ont été plafonnés à environ 650.000€ par an pour les employés des entreprises publiques comme Proximus ou Bpost. Pour les entreprises comme la SNCB, les plafonds sont beaucoup plus faibles: environ 260.000€
Thijs trouvait qu’il ne gagnait pas assez, Leroy suit le même chemin
Johnny Thijs, le patron de Bpost, avait décidé à l’époque que l’argent était important pour lui, même très important: avec la « maigre » somme de 650.000€ il ne pouvait pas vivre correctement et a quitté son poste. Quand Leroy a été nommée à Belgacom, elle a donné son accord pour ce « faible » salaire.
Entre temps, les salaires ont été revalorisés à hauteur de 800.000 euros. Mais Leroy veut plus. Les sept administrateurs du comité de direction de Proximus profitent d’une « rémunération à long terme », en tout ils se partagent un bonus de 1,2 million d’euros. Dominique Leroy considère qu’elle a aussi droit à ce bonus, comme elle explique dans une interview: « la seule chose qui me dérange dans ma rémunération, c’est qu’on n’y retrouve pas de rémunération variable à long terme. Je trouve que ce n’est pas normal, étant donné que je suis précisément payée pour définir les lignes stratégiques et développer une vision à long terme. »
Elle va se heurter à un non catégorique du gouvernement, des salaires plus élevés n’ont pas l’air de les emballer. Si Leroy veut un bonus à long terme, le gouvernement devra faire des compromis. Naturellement, cela n’arrivera pas.