Un fan de Nike dénonce le fabricant d’articles de sport car selon ses directives, les mots « islam » et musulman » ne peuvent être inscrits sur les baskets personnalisées. Le Huffington Post a aussi essayé et en est venu à la même conclusion. Ce qui pose problème à Nike n’est pas clair mais ça pourrait être en lien avec une querelle vieille de 19 ans.
« Cher Nike », s’exprime ainsi sur Facebook Nabeel Kaukab, un habitant de New York de 40 ans. « J’ai essayé d’acheter une paire d’Air Jordans et j’ai vérifié les fonctionnalités de personnalisation. L’une d’elles prévoit la possibilité d’inscrire un petit mot (de six lettres maximum). En essayant plusieurs mots, j’ai remarqué que ni « islam » ni « musulman » n’entrait dans les directives de Nike. »
Incitation à la violence?
Que contiennent donc ces directives? La vulgarité n’est pas autorisée, « l’argot » inapproprié et les « propos offensants ou discriminants » sont aussi exclus. Il en va de même pour des contenus qui peuvent inciter à la violence, que Nike souhaite ne pas placer sur ses propres produits ou qui violent la marque de fabrique ou les droits d’auteur d’une autre partie. Kaubab continue: « Aucun de ces deux termes ne me paraît être vulgaire, argotique, offensant ou discriminant (plus d’un milliard de gens dans le monde se considèrent comme musulmans). Et étant donné qu’il n’existe pas de marque déposée ou de droits d’auteur sur les termes « islam » ou « musulman », il ne reste plus que ces deux hypothèses: soit vous pensez qu’ils incitent à la violence, soit Nike ne désire tout simplement pas les placer sur ses produits. »
Quand Nike Air devient « Allah »
The Huffington Post a contacté Nike, qui n’a pas réagi. Nike a déjà eu dans le passé des problèmes avec des termes qui font référence à l’islam. En 1997, la société a créé des chaussures sur lesquelles on pouvait lire le mot « Air » sous forme de flammes. Écrit de cette façon, la similitude avec l’écriture arabe d' »Allah » était frappante. Ce qui a finalement poussé Nike à retirer ses 38.000 chaussures du marché et à présenter des excuses officielles. Nike a aussi financé la plaine de jeux d’une école islamique aux États-Unis.
Il est possible que Nike ait banni ces mots pour éviter pareilles situations. D’autres mots sont interdits comme « Allah », « Coran », « jihad », et « IS » ou « ISIS ». La règle peut toutefois être contournée en choisissant « Quran », une autre orthographe pour désigner le livre saint de l’islam. Kaukab trouve néanmoins que la situation n’est pas comparable avec celle d’il y a 19 ans. « Interdire toute une catégorie de personnes d’exprimer leur identité en termes positifs, seule Nike fait ça. » Il ajoute qu’il n’est pas un activiste religieux et, qu’à ses yeux, Nike n’est pas un ennemi des musulmans. « Je crois que cela reflète à quel point beaucoup d’entreprises ne comprennent pas les musulmans, aussi bien aux États-Unis qu’à l’étranger. »
