C’était bien les JO hein? Le soleil du Brésil, des stades remplis, Copacabana bondée, des records à la pelle et des stars du sport. Mais six mois après ça donne quoi? C’est le cafard complet. Toutes les infrastructures sont à l’abandon, les chiens errants sont les seuls visiteurs du stade Maracana. Un peu triste pour des infrastructures qui ont coûté dix milliards d’euros, non?
10 milliards d’euros. C’est ce qu’a dépensé le Brésil pour construire toutes les infrastructures des Jeux Olympiques, et Paralympiques, 2016. Six mois après les Olympiades, le village olympique est à l’abandon et fait peine à voir. Pire, certaines bâtiments ont été détruits et les décombres ne sont même pas évacués.
Pourtant, il y avait moyen de faire quelque chose de ces infrastructures. À Londres par exemple, le village olympique est toujours peuplé de visiteurs et citoyens qui se baladent dans les parcs au milieu des stades et autres immeuble construit pour les JO 2012. Les salles de gym ou de natation sont encore utilisées pour d’autres évènements sportif et West Ham a fait du stade olympique sa nouvelle demeure. Encore mieux, Londres propose aux citoyens d’habiter les appartements des athlètes, augmentant ainsi l’offre immobilière dans la capitale. Concrètement, ça donne quoi à Rio?
Le Maracana, temple du football, vandalisé et abandonné
Le Maracana est peut-être l’un des stades les plus mythiques de l’histoire du football. Pour les Jeux Olympiques, le Brésil a investi 300 millions d’euros pour le rénover et ainsi remplir les 78.000 places que contient l’enceinte. À présent, le stade fait pitié à voir surtout depuis la fin du championnat brésilien de football en novembre dernier.
C’est bien simple, plus aucune surveillance n’est assurée aux abords et dans le stade. Résultat, les pillages se multiplient. Des sièges (environ 7.000), lavabos, extincteurs, télévisions et câbles électriques ont été volés pour ensuite être revendus ou réutilisés. De plus, le stade est privé d’électricité vu que personne ne veut payer et il devient un véritable dépotoir. Plusieurs journalistes sur place évoquent « une odeur épouvantable » provenant du Maracana, ce qui attire les chats et les chiens errants qui prennent possession des lieux.
Et la pelouse dans tout ça? Car c’est quand même l’essentiel dans un stade de foot. Beh, on ne sait pas si on peut encore parler de pelouse. On retrouve un grand carré brun, sûrement impraticable, indigne d’un des plus grands stades du monde.
Os contamos cómo está Maracaná cinco meses después de los Juegos: deplorable estado y robos en sus instalaciones https://t.co/hXmfiPFDw8 pic.twitter.com/HLgy7TJvqu
— AS (@diarioas) 11 janvier 2017
Piscine vide et golf desséché
Comment se portent les autres infrastructures construites spécialement pour les Jeux? Mal. La piscine olympique est vide, l’eau s’est infiltrée dans plusieurs fuites. L’eau de la piscine d’entrainement est devenue orange et à quelques mètres de là, le centre de presse est détruit et les décombres restent sur place. On se croirait presque à Tchernobyl: tout est détruit ou à l’abandon et les Brésiliens et touristes boycottent, à juste titre, la zone.
Encore plus fou: l’énorme golf construit dans une réserve naturelle n’attire personne. Résultat, il n’est pas entretenu, l’herbe s’assèche et n’est sûrement praticable. Ce golf est le symbole de ces Jeux Olympiques: il montre la démesure de l’évènement et l’échec social à court, moyen et long terme des Olympiades.
Le développement de Rio: un échec
En effet, en organisant les Jeux, le Brésil avait plusieurs objectifs. Déjà un objectif économique à court terme en attirant un maximum de touristes pendant l’évènement. Ensuite, le pays voulait renforcer l’image de Rio comme étant une ville festive où il fait bon vivre. De plus le Brésil voulait, grâce à ces Olympiades, prouver au monde que le pays est en plein développement économique et qu’il faut désormais le considérer comme un pays émergeant. Enfin, ces JO devaient améliorer la vie des Cariocas, les habitants de Rio, en leur offrant un meilleur cadre de vie grâce aux infrastructures sportives et à la visibilité qu’offre l’évènement. L’économie de la ville aurait dû être boostée grâce au tourisme. Malheureusement il n’en est rien.
Les favelas n’ont pas bougé et sont toujours aussi dégueulasses. La violence n’a pas diminué et les normes sanitaires sont loin d’être respectées. En bref, ces Jeux Olympiques devaient être profitables pour tout le monde. Finalement seule une minorité s’est enrichie du succès de ces JO et les valeurs olympiques sont bafouées. Les Brésiliens peuvent tout de même se consoler en se disant que les infrastructures en Grèce ne sont pas beaucoup mieux, plus de 10 ans après les Jeux d’Athènes.
Rio 6 months after the Olympic games pic.twitter.com/D2511c8CRb
— Bookie Insiders (@Bookieinsiders) 11 février 2017