Le virus Zika pourrait ne pas être la cause des microcéphalies qui frappent des milliers de nouveaux-nés en Amérique du Sud. Selon des chercheurs argentins, un insecticide contre les moustiques utilisé par un partenaire de Monsanto serait derrière ces atrophies crâniennes.
Cet insecticide est pulvérisé par le société japonaise Sumitomo Chemical, présentée comme un partenaire stratégique de Monsanto. Une équipe de chercheurs argentins a publié un rapport brûlant contre cette société. Si ses conclusions étaient vérifiées, ce pourrait être un nouveau scandale alors que l’épidémie de Zika inquiète de plus en plus dans le monde.
Pas une coïncidence
Ce virus est vu comme la cause d’atrophies crâniennes de bébés, notamment au Brésil. Le docteur argentin Avila Vazquez, pédiatre spécialisé en néonatalogie, et son équipe ont pointé une autre cause possible dans leur rapport. Selon eux, ces cas ont été détectés dans des régions du Brésil où du pyriproxifène a été trouvé dans l’eau potable, comme par exemple la région du Pernambuco.
« La détection de milliers de cas de malformations congénitales chez des enfants dont les mères, enceintes, habitent dans des zones où le gouvernement brésilien a ajouté du pyriproxifène à l’eau potable, ne relève pas d’une coïncidence, bien que le ministère de la Santé mette en cause le virus Zika dans ces dommages », peut-on lire dans le rapport.
Un insecticide contre la reproduction des moustiques
Le pyriproxifène est un insecticide répandu dans l’eau qui empêche la reproduction des moustiques. Il est recommandé par l’OMS pour lutter contre la prolifération de la dengue, transmise par le moustique-tigre. Ce moustique-titre est également derrière l’épidémie de Zika. Le gouvernement brésilien utilise du pyriproxifène depuis près d’un an et demi et le pulvérise en masse, notamment en utilisant des avions.
Et les chercheurs ne veulent pas croire que c’est une coïncidence qu’on en retrouve dans les régions brésiliennes où il y a eu des cas de microcéphalies. Selon eux, Zika n’avait jusqu’alors pas engendré ce genre de malformations congénitales, même dans les zones où 75% de la population avait contracté ce virus.
Le gouvernement brésilien critiqué
Les chercheurs argentins peuvent compter sur le soutien les médecins de l’Association brésilienne pour la santé collective. Eux aussi ont publié un communiqué pour critiquer l’utilisation de pyriproxifène par le gouvernement brésilien. Le gouvernement n’aurait pas tenu compte des dangers de cet insecticide, que ce soit pour la population ou pour l’environnement.
La présidente brésilienne Dilma Roussef a fait savoir que tout était mis en œuvre pour lutter contre l’épidémie de Zika. Plus d’1,5 million de personnes l’ont contracté au Brésil, pays le plus touché au monde. Les Jeux Olympiques devraient tout de même se tenir à Rio de Janeiro cet été.
Sources: Paris Match, Examiner.com