La décision de Barack Obama d’expulser 35 agents du renseignement russe du territoire américain ne laisse pas Moscou de marbre. Le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, veut virer aussi 35 diplomates américains du sol russe. Mais Vladimir Poutine a refusé. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a, par contre, annoncé sur Twitter une vengeance qui « mettra les fonctionnaires de Washington mal à l’aise ».
« Il n’y a aucun doute sur le fait que la réponse de la Russie adéquate et proportionnelle mettra les fonctionnaires de Washington très mal à l’aise aussi ». Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé jeudi soir sur Twitter une vengeance à la hauteur des sanctions américaines qui font suite au présumé piratage russe des élections. Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov veut, de son côté, expulser 35 diplomates américains de Russie. Mais Poutine n’est pas du même avis et préfère attendre avant d’agir.
Quelques heures plus tôt, le président Barack Obama a nommé « persona non grata » 35 agents des services de renseignement russe qui travaillent à Washington. Cela signifie qu’ils ont jusque dimanche pour quitter définitivement le sol américain. La Russie a directement nié toute implication dans le hacking des élections et qualifié les sanctions américaines de « non fondées ». L’ambassade russe au Royaume-Uni a aussi traité Obama de « canard boiteux » sur Twitter.
Cyber-attaques et harcèlement russes
Pendant la campagne électorale américaine, les États-Unis ont été victimes de piratages informatiques. En tout, 18 mails ont été volés de la messagerie privée du directeur de campagne d’Hillary Clinton ainsi que du Comité national démocratique qui supervise les élections. Le FBI et la CIA accusent la Russie d’en être l’auteure et pensent même que son président Vladimir Poutine se serait « personnellement impliqué », dans le but de favoriser Donald Trump et de se venger de critiques passées d’Hillary Clinton.
Trump a évidemment rejeté ces accusations et les a qualifiées de « ridicules ». Mais Barack Obama est certain que le hacking russe a brouillé la campagne de Clinton. Et il a pris ces mesures également en réponse au « harcèlement croissant ces deux dernières années contre le personnel diplomatique (américain) en Russie par les forces de sécurité et de police ».
La vengeance est un plat qui se mange froid
Le Kremlin n’a pas encore donné plus de détails sur la contre-offensive qu’il envisage de lancer. Il a seulement ajouté qu’il « n’agirait pas à la hâte », et laissé entendre qu’il attendait que le nouveau président des États-Unis Donald Trump prenne définitivement ses quartiers à la Maison-Blanche. Mais la vengeance russe commence tout doucement à se faire sentir. Selon CNN, une école américaine à Moscou, où les enfants des ambassadeurs étudient, aurait été fermée ce vendredi par les autorités. Et une maison de vacances de l’ambassadeur des États-Unis en Russie a également été prise pour cible.
Il ne reste que trois semaines de mandat présidentiel à Obama mais sa dispute avec Poutine commence à prendre une sérieuse ampleur.
#Peskov: There is no doubt that Russia's adequate and mirror response will make Washington officials feel very uncomfortable as well
— Russia in USA ?? (@RusEmbUSA) 29 décembre 2016
President Obama expels 35 ?? diplomats in Cold War deja vu. As everybody, incl ?? people, will be glad to see the last of this hapless Adm. pic.twitter.com/mleqA16H8D
— Russian Embassy, UK (@RussianEmbassy) 29 décembre 2016