La Chine en a assez des innombrables satellites que SpaceX envoie dans l’espace pour son service internet Starlink. Elle passe à l’action, en déposant plainte. Les mots utilisés par Pékin sont forts, ceux de ses citoyens encore plus.
La Chine a commencé à assembler sa nouvelle station spatiale en avril dernier, avec le lancement de son module central, Tianhe. La station doit être prête à fonctionner d’ici la fin de l’année 2022… si tout se passe bien. En effet, Pékin a annoncé que son appareil a déjà failli heurter à deux reprises des satellites de SpaceX cette année. Des incidents survenus les 1er juillet et 21 octobre derniers.
Dès lors, la Chine a déposé plainte auprès du Bureau des affaires spatiales des Nations unies.
Lors du premier incident, le satellite de Starlink est passé d’une altitude orbitale d’environ 555 km à 382 km du 16 mai au 24 juin. Selon un document publié sur le site du Bureau des affaires spatiales des Nations unies, cette baisse d’altitude a entraîné un « risque de collision » entre le satellite et la station spatiale le 1er juillet. Selon le document chinois déposé à l’ONU, la station spatiale chinoise a effectué une « manœuvre d’évitement » pour « éviter une collision potentielle entre les deux engins spatiaux ».
Le deuxième incident, survenu le 21 octobre, a également nécessité que la station spatiale chinoise effectue une « manœuvre d’évitement » pour éviter d’entrer en collision avec un satellite de Starlink. « Comme le satellite manœuvrait continuellement, que la stratégie de manœuvre était inconnue et que les erreurs orbitales étaient difficiles à évaluer, il y avait donc un risque de collision entre le satellite Starlink-2305 et la station spatiale chinoise », a indiqué la mission permanente de la Chine auprès des Nations unies.
Les satellites qualifiés « d’armes de guerre spatiale américaine »
Dans sa plainte, la Chine a demandé au secrétaire général de l’ONU de rappeler aux États qu’ils portent la responsabilité internationale des activités nationales dans l’espace, conformément au traité de l’ONU sur l’espace extra-atmosphérique. Cela inclut les activités menées par des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux.
Dans la foulée, Weibo, le Twitter chinois, a été inondé de commentaires très critiques à l’égard d’Elon Musk, rapporte la BBC. Un utilisateur a décrit les satellites de Starlink comme « un simple tas de déchets spatiaux ». Les satellites sont des « armes de guerre spatiale américaines » et « Musk est une nouvelle ‘arme’ créée par le gouvernement et l’armée américains », ont dénoncé d’autres.
« Les risques de Starlink sont progressivement exposés, l’ensemble de la race humaine va payer pour leurs activités commerciales », a commenté un autre internaute chinois.
Jusqu’à présent, Elon Musk s’en sort plutôt bien en Chine, via Tesla. Il n’a d’ailleurs jamais été avare en compliments à l’égard du système chinois. Son entreprise automobile fait toutefois l’objet d’une attention croissante de la part des autorités de régulation chinoises, et, même si SpaceX est une autre société, cette plainte s’apparente plutôt à un mauvais présage vis-à-vis du futur de ses activités sur place.
Notons que ni SpaceX ni Elon Musk n’ont encore officiellement réagi à cette plainte.
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