En Europe, la Grèce et le Portugal n’ont pas été fortement touchés par le coronavirus, mais ils en payent les conséquences économiques aussi durement que l’Italie ou l’Espagne. Ces quatre pays prévoient une contraction de leur économie de 6 à 10% en 2021. La raison est simple: plus de touristes et ces derniers ne risquent pas d‘être nombreux cet été.
Le sud de l’Italie subit les conséquences économiques de la crise sanitaire alors que la région est restée relativement épargnée. Pourtant, c’est bien le nord qui devrait se relever plus rapidement, car là-bas il y a une forte concentration d’industries et de terrains agricoles. Le sud, quant à lui, dépend principalement du tourisme.
Les gouverneurs de certaines provinces italiennes veulent d’ailleurs rompre avec l’autorité de Rome en redémarrant leur économie. Et cela provoque des disputent entre les experts médicaux. Le choix n’est pas simple: soit ces régions redémarrent l’économie, soit elles empêchent la propagation du virus. Et elles auraient tendance à privilégier la première solution.
94 millions de touristes chaque année
Environ 94 millions d’étrangers viennent chaque année passer leurs vacances en Italie. Cet été, ils ne pourront certainement pas venir. Le lobby du tourisme fait alors tout ce qu’il peut pour soutenir le secteur. Récemment, le Premier ministre Conte a promis aux familles italiennes un bonus de 500 euros à dépenser pendant les vacances dans leur propre pays.
Rome tente aussi de convaincre les autres pays de l’Union européenne de fixer des règles sanitaires communes. Cela permettrait aux touristes de voyager librement sur tout le territoire européen. La Grèce partage le même avis. Le gouvernement grec voudrait d’ailleurs reprendre la saison estivale à partir de juillet. Mais la question est de savoir s’il y aura des vacanciers. Actuellement, l’idée serait de créer un ‘couloir touristique’ en Europe où les règles de sécurité concernant le covid-19 seraient normalisées.
Subventions pour les touristes
Toutefois, les régions du sud de l’Italie ont décidé de ne pas attendre la réponse de Bruxelles. Le gouvernement sicilien a, par exemple, débloqué 75 millions d’euros pour attirer les touristes sur l’île, comme l’explique Angelo Van Schaik, correspondant italien pour la radio néerlandaise NPO.
En outre, le gouvernement accordera une subvention de 33% pour chaque séjour à l’hôtel et de 50% sur les billets d’avion. Les tickets d’entrée sur les sites archéologiques et dans les musées seront également remboursés. Pour profiter de l’offre, il faut se rendre sur le site officiel du tourisme de la région.
Enfin, l’Italie négocie aussi avec l’Allemagne, qui envoie chaque année le plus grand nombre de touristes. La ministre italienne du Transport Paola De Micheli confirme par ailleurs que les visiteurs qui arriveront plus tard cette année ne devront pas être mis en quarantaine. Selon elle, les Italiens pourront déjà voyager d’une région à l’autre à partir de la mi-juin.