Quand « Call Of Duty : Modern Warfare » est accusé d’avoir détourné l’histoire d’un crime de guerre

Une action militaire américaine surnommée Highway Of Death et considérée comme un crime de guerre aurait été imputée aux Russes lors de la onzième mission de Call of Duty: Modern Warfare.

Call Of Duty est sans doute l’un des FPS les plus connus au monde. Avec Modern Warfare, la licence a conquis les critiques et les joueurs. Il est considéré comme le jeu le mieux noté de CoD, avec un univers plus sombre comparé au reste de la saga.

Une polémique vient cependant entacher la réputation du jeu. L’une des récentes missions prend place sur l’Highway of Death, un lieu connu dans l’histoire des conflits entre États-Unis et Irak.

Si l’univers entourant le jeu est fictionnel, il s’inspire parfois de l’histoire réelle. Cette onzième mission se déroule en Ouralkistan (un pays totalement imaginaire), mais la description qui en est faite se rapproche d’une attaque perpétrée par les USA sur l’Irak.

Dans l’histoire, l’attaque de « l’autoroute de la mort », qui relie le Koweït à l’Irak, est estimée comme avoir fait 200 à 1.000 victimes, blessées ou décédées, 2.000 personnes capturées et avoir résulté en la destruction et l’abandon de 1.800 à 2.700 véhicules. L’action s’est déroulée les 26 et 27 février 1991.

Auparavant, l’Irak avait envahi le Koweït, puis des troupes américaines avaient été envoyées pour « libérer le pays ». Alors que l’armée irakienne était en train de battre en retraite, des avions américains ont bombardé la zone sans relâche pendant deux jours. Images à l’appui.

Des États-Unis à la Russie, il n’y a qu’un pas

Sauf que dans Modern Warfare, comme l’a fait remarqué l’utilisateur Chowderhead sur Twitter, l’histoire est modifiée. On entend la narratrice, une leader rebelle du nom de Farah, annoncer que la mission consistera en la capture de deux personnages: The Wolf et The Butcher.

S’ils s’échappent, il n’y aura qu’une seule route possible: « Tariq Almawt’ l’autoroute de la mort », annonce-t-elle, avant de poursuivre: « Les Russes l’ont bombardée durant l’invasion, tuant les gens qui essayaient de s’enfuir. »

The Wolf is with The Butcher. Terrorist cells in the city will hide them. Bravo will clear house to house in search, my people will help you. If they try to escape through the mountains, there is only one road – Tariq Almawt’ the highway of death. The Russians bombed it during the invasion, killing the people trying to escape.

Le texte original de la mission

Gros problème: non seulement le nom d’Highway of Death reprend un élément d’histoire réelle et certains éléments de contexte, mais ce sont bel et bien les troupes américaines qui ont bombardé un convoi qui tentait de s’enfuir… pas les russes.

https://twitter.com/regelegorila/status/1188831870517202944?s=20

Une attaque qui a aussi touché des civils

Ce qui rend cette aberration historique encore plus importante, c’est l’aspect extrêmement controversé de l’attaque initiale, accusée d’avoir violé la Convention de Genève.

Malgré le fait que le général qui l’a ordonnée ait toujours affirmé que les irakiens attaqués étaient tous  » des violeurs, des meurtriers et des voyous », comme le pointe Newsweek, des journalistes ont plus tard découvert au fil des investigations que le convoi était aussi composé de civils, dont des travailleurs étrangers, des réfugiés, des koweïtiens et les familles des militants. Marquant cette attaque d’accusations de « crime de guerre ».

Donc, Modern Warfare a modifié l’histoire au détriment de la Russie, qui a rarement la part belle dans le jeu. Face à cette nouvelle, les joueurs sont divisés. Pour certains, il s’agit d’extrapolation et cet événement ludique n’aurait rien à voir avec l’histoire réelle américaine. D’autres pointent la faute sur la licence, qui encouragerait une forme de propagande.

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