Thierry Marx, Cyril Lignac, Yannick Alléno, Christophe Michalak, Michel Guérard, Olivier Roellinger… presque deux cents noms de la Grande cuisine française ont signé cette lettre contre le monopole du groupe Bayer-Monsanto. « Ce nouveau mastodonte des semences et des pesticides a une ambition : contrôler toute la chaîne alimentaire, de la terre où pousse la semence jusqu’à l’assiette du consommateur, » dénoncent-ils dans leur lettre.
En France, il reste encore quelques chefs pour qui la gastronomie est un domaine très très sérieux et surtout, un domaine qu’il faut défendre coûte que coûte. Ces chefs défendent une nourriture saine, réalisée avec des produits de qualité et refusent de servir des aliments issus du monde de l’agrochimie. Soit des aliments produits par Bayer-Monsanto.
Ces chefs, on les a vus à la télé dans des programmes comme Top Chef ou d’autres émissions centrées sur les plaisirs de la table. Ces chefs, ce sera dur de les nommer tous car ils sont quasiment deux cents. Mais parmi eux, on trouve Thierry Marx, Cyril Lignac, Yannick Alléno, Christophe Michalak… Et leur lettre est sans appel: le monopole agrochimique de Bayer-Monsanto « constitue un danger pour nos assiettes ».
Monopole de Bayer-Monsanto
Le groupe américain Monsanto, spécialisé dans les biotechnologies agricoles, a racheté ce mois-ci la société chimique et pharmaceutique allemande Bayer. En fusionnant, dénoncent les chefs, ces deux groupes prennent le contrôle « de toute la chaîne alimentaire, de la terre où pousse la semence jusqu’à l’assiette du consommateur. » Et ce monopole devient très inquiétant.
Monsanto était déjà en bonne voie pour détenir le monopole du marché des semences, obligeant tous les producteurs à racheter des semences chaque année, sans pouvoir les faire pousser eux-même. Mais maintenant que ce groupe a racheté la société spécialisée dans les produits chimiques Bayer, c’est toute la diversité qui est en jeu.
Fin de la diversité?
Les cuisiniers poussent un cri d’alerte: « Demain, à cause des OGM, du Roundup et des différents produits chimiques sortis des usines, les diversités culturales et culturelles n’existeront plus. La nature vivante ne sera plus qu’un produit marketé, transformé, muté au service d’un Léviathan. »
Et ils craignent que ce monopole signe la fin de la cuisine de qualité pour les années à venir: « sans un produit sain et de qualité, sans diversité des cultures, le cuisinier ne peut plus exprimer son talent créatif. Il n’est plus en mesure de faire son métier comme il l’aime et de le transmettre avec passion. »
C’est pourquoi, ils ont signé cette lettre et demandent à tous les amoureux de la bonne bouffe de prendre conscience du danger qui guette leur passion.
