Donald Trump et son administration continuent de cacher toute référence au réchauffement climatique dans les études d’agences officielles

Récemment, l’United States Geological Survey (USGS) publiait une étude sur l’activité sismique en Californie, un état touché par deux séismes le week-end dernier. Une étude en apparences anodine mais il y a un souci: l’administration de Donald Trump a fait supprimer toute référence au réchauffement climatique.

La United States Geological Survey (USGS) est une agence gouvernementale, au même titre que la NASA par exemple. Suite aux deux séismes qui ont frappé la Californie la semaine dernière, l’agence a publié une étude qui pourrait être utile dans le cadre du planning urbain de la région.

En apparences, il s’agit d’une étude anodine sauf que la revue Science vient jeter un pavé dans la marre. En effet, la conclusion la plus importante de l’étude a purement et simplement été supprimée par l’administration du président Trump. Et sans grande surprise, cette conclusion évoquait les changements climatiques qui pourraient être catastrophiques pour l’économie de la région mais aussi pour la sécurité de ses habitants.

Censure

Voila comment tout cela s’est déroulé. Selon Science, les chercheurs ont écrit cette étude il y a plusieurs mois mais la publication a plusieurs fois été repoussée par l’administration Trump. Durant ces quelques mois, plusieurs passages ont tout simplement disparu et comme on l’a dit, ils concernaient tous les effets néfastes du réchauffement climatique.

Et ces effets évoqués sont conséquents puisque l’état de Californie pourrait perdre jusqu’à 150 milliards de dollars d’immobilier et 600.000 personnes pourraient être menacées, notamment par d’énormes inondations. On peut donc parler ici de censure d’état qui tente de minimiser les recherches sur le climat.

Un chercheur travaillant pour une agence gouvernementale comme l’USGS a d’ailleurs témoigné anonymement pour la revue Science: « On nous a très clairement signifié que nous ne sommes plus supposés utiliser le terme “changement climatique” dans nos publications. Elles ne seront pas validées si elles contiennent ce terme. » Un témoignage immédiatement démenti par les responsables de l’agence mais il y a d’autres éléments accablants…

Bush, Trump, même combat

Cette fois, c’est le média E&E News qui balance l’information: ce n’est pas la première fois que l’USGS « omet » de parler du réchauffement climatique dans ses publications. C’est par exemple le cas dans cette étude sur la dépense énergétique des ours polaires où on ne retrouve nulle part les termes de « réchauffement climatique » alors qu’on parle d’une espèce qui le subit le plus.

C’est interpellant quand on sait qu’une agence comme l’USGS a énormément d’influence sur la recherche climatique. En effet, elle gère conjointement avec la NASA les satellites Landsat, chargés d’observer les changements climatiques liés à l’espèce humaine. Mais attention, Science précise qu’il n’existe aucune preuve absolue que l’administration Trump bloque ou entrave les recherches sur le réchauffement climatique. Par contre, les histoires de publications tronquées et les pressions subies par la communauté scientifique sont belle et bien réelles, prouvées et documentées. Et ça commençait déjà au début des années 2000 lorsque que George W. Bush était au pouvoir.

« Insulte à la science »

Les journaux américains sont de plus en plus nombreux a révéler ce genre de pratiques. En janvier dernier, Politico publiait une longue enquête sur le ministère de l’agriculture américain qui aurait caché des dizaines d’études sur le climat. Alors, des langues se délient au sein de la communauté scientifique. C’est le cas de Joel Clement, spécialiste en urbanisme, hydrologie et climatologie et membre de l’Union of Concerned Scientist, une sorte de syndicats pour scientifiques inquiets: « C’est une insulte à la science, bien sûr, mais c’est aussi une insulte aux gens qui ont besoin de cette information, et dont le cadre de vie -ou même leur vie, dans certains cas- dépend. »

Ce syndicat de scientifiques est d’ailleurs en guerre permanente avec le ministère de l’Intérieur américain qui « neutralise la science climatique ». Mais voila, il faut tout de même prendre du recul car dans cette histoire, c’est leur parole contre celle de l’administration Trump. Cependant, on peut toujours utiliser les chiffres pour se faire une idée. Lorsque Obama était au pouvoir, on recense 13 publications qui concernaient exclusivement les changements climatiques sur sa dernière année de mandat.

Depuis que Trump est installé à la Maison Blanche, on n’en compte…aucune. On te met d’ailleurs au défi de retrouver la publication la plus récente concernant les préoccupations climatiques sur le site de l’USGS. Bon courage.

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