Grand nettoyage chez Ethias: Bernard Thiry n’est plus CEO

Ça y est: Bernard Thiry, le CEO d’Ethias, vient de se faire remercier. Un conseil d’administration s’est réuni hier soir pour réfléchir à une réorganisation du comité de direction de l’assureur. Pour le moment, ce sera Benoît Verwilghen, qui le remplacera. Celui-ci était le vice CEO d’Ethias et son Chief Financial Officer. L’affaire de la pergola aura-t-il eu la peau, des années après, du CEO de l’assureur? Ou s’agit-il d’une drôle de coïncidence avec l’annonce, de L’Echo, que les stress tests ne sont pas si bien passés?

Hier soir, un conseil s’est tenu au sujet de la réorganisation du comité de direction d’Ethias. Bernard Thiry en avait pris la tête en octobre 2008, en pleine tempête financière. Il n’est désormais plus le CEO d’Ethias. Qu’il ait démissionné ou qu’il soit licencié, ce n’est pas encore connu.

Ce sera Benoît Verwilghen qui le remplacera ad interim. Celui-ci était le vice-président mais aussi le chief financial officer de l’assureur. Il a aussi été décidé que Brigitte Buyle, une ancienne d’IBM, allait rejoindre le comité de direction, pour continuer la transformation digitale d’Ethias.

Bernard Thiry rattrapé par l’affaire de la pergola?

La Banque nationale de Belgique, la BNB, se posait quand même des questions sur Bernard Thiry et son « honorabilité », requise pour ce type de métier de la banque. En cause: un vieux dossier de 2010, celui de la pergola, avec un petit parfum de PS. Flashback: du côté de Liège, un arbre, qui a poussé sur un terrain appartenant à Stéphane Moreau, PS et à la tête de Tecteo, tombe sur la pergola du voisin. Paf, dégâts évalués à 53.000 euros.

Aïe aïe, ces dégâts ne sont pas couverts par une assurance. Mais voilà, grâce à ses contacts chez Ethias, Stéphane Moreau signe une police d’assurances chez Ethias, avec effet rétroactif pour couvrir ces dégâts. Un geste commercial, apparemment. Tiré d’affaire, le gaillard? Non! Le geste commercial n’est pas trop du goût de la justice. Et le parquet de Liège a demandé le renvoi en correctionnelle de neuf personnes dans ce dossier, dont Stéphane Moreau et… Bernard Thiry, comme CEO d’Ethias. Au hasard, Bernard Thiry est aussi étiqueté PS.

Mais aussi… les temps sont durs pour Ethias

Bernard Thiry quitte ses fonctions à la tête de Ethias alors qu’il apparaît justement que l’assureur n’a pas passé haut la main les stress tests européens, loin de là. La Banque nationale de Belgique attend d’ici fin septembre un plan de renforcement de fonds propres de la part d’Ethias, complémentaire à celui que l’assureur avait proposé en 2015. En interne, l’assureur estime avoir besoin de 600 millions d’euros. Et il y a une priorité: se débarrasser du boulet des « First A », ces contrats d’assurance accompagnés de taux tellement élevés qu’ils en devenaient intenables.

Faudra-t-il que de l’argent public vole au secours d’Ethias? Ou faudra-t-il envisager le scénario de la vente? À un grand groupe étranger comme Allianz ou Ageas? Ou à Belfius et donc… à l’état belge? À la demande du ministre des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), la BNB doit étudier plusieurs scénarios pour le futur d’Ethias.

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