Elio Di Rupo (PS) a voulu donner au roi Albert une dotation de 1,4 million d’euros, une somme bloquée par De Croo (Open VLD)

Le 21 juillet 2013, il y a déjà trois ans, le roi Albert II cédait le trône à son fils Philippe. Et cette succession ne s’est pas faite sans tracas: Elio Di Rupo (PS) et Albert ne se parlent désormais plus ou peu. Ils ont pourtant traversé ensemble la crise la plus longue (541 jours) qu’ait connue la Belgique. Mais Albert boude: Elio n’est pas parvenu à lui négocier une dotation suffisante. Et c’est du côté de l’Open VLD que les choses ont bloqué apparemment.

Trois ans, c’est un peu court normalement pour obtenir de telles informations à propos des coulisses de la succession entre Abert et Philippe à Laeken. Et pourtant, l’ex-Premier ministre, actuellement président du PS et bourgmestre de Mons, Elio Di Rupo, s’est laissé aller à quelques confidences dans l’émission « Autopsie » sur la RTBF, une émission qui décortique l’actualité passée et qui est présentée par Arnaud Ruyssen.

Au moment de cette succession en 2013, Di Rupo a une bonne relation avec le roi Albert. Surtout depuis qu’ils ont traversé ensemble la crise politique la plus pénible en Belgique, une crise qui a duré 541 jours entre 2010 et 2011.Tant le Roi que l’ex-Premier ministre ont donné de leur personne pour assurer un avenir à ce pays. En formant une tripartite qui approuvera un peu plus tard la 6e réforme de l’État.

Money, money, money,…

Mais suite à l’abdication du roi Albert, la situation s’est tendue entre les deux hommes. Elio Di Rupo levant même un coin du voile dans le magazine « Autopsie »: Di Rupo a d’abord poussé Albert II à abdiquer le plus tard possible. Ne mettant ainsi pas en péril l’existence même de notre pays (Philippe est à l’époque jugé peu crédible pour assumer un tel rôle). Une sorte de « geste » de la part du roi, qu’il aurait bien vu être récompensé par une dotation généreuse pour ses vieux jours.

Mais c’est là que le point de tension le plus important fait son apparition: ce n’est un secret pour personne, Albert II n’est pas satisfait de sa dotation actuelle. Un point de tension qui a fait office de fracture entre les deux hommes. Le roi se sentant même sous-payé.

D’aucun jugeront pourtant que 923.000 euros, c’est quand même pas mal du tout pour une retraite (certes bien méritée). Mais pas pour Albert qui en veut donc à Elio Di Rupo. Pourtant, ce dernier a révélé qu’il avait proposé « le chiffre d’1,4 million €. C’était le même montant que celui accordé à la reine Béatrix des Pays-Bas qui venait elle aussi d’abdiquer », admet-il sur la Première.

De Croo veillait au grain

Le roi Albert a donc peut être été un peu dur avec ce cher Elio. D’autant que c’est l’Open VLD qui a insisté pour que la dotation du roi ne dépasse pas les 900.000 euros. Le vice-premier ministre, Alexander De Croo, a tenu personnellement à ce que que cette dotation soit diminuée. Une attitude qu’Elio Di Rupo a qualifié de « cavalière, pour ne pas dire autre chose » sur la RTBF.

Mais rien n’y fait. Albert II tient pour responsable le leader du parti socialiste dans cette histoire de gros sous. « Je le crois, oui », confirme l’ex-Premier ministre. Et « nous ne parlons quasiment plus et je le regrette », conclut-il.

En tout cas, l’argent est à la base de la fracture entre le roi Albert et la rue de la Loi. La réforme sur les dotations de la famille royale, en ce compris la dotation plafonnée du prince Laurent, reste en travers de la gorge de l’ancien souverain. Soit dit en passant, historiquement, l’argent et les Saxe-Cobourg, ça a toujours été une source de conflit avec le monde politique.

epa
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