Conscient que certains touristes ne visitent la Jamaïque que pour fumer de la ganja, les Jamaïcains ont décidé d’installer des distributeurs de permis de fumer dans leurs aéroports. Cela devrait booster l’économie du pays. Ceux qui n’ont pas d’autorisation médicale devront se contenter d’une dose test de… 56 grammes.
Jamaïque et marijuana sont deux mots qui vont très très bien ensemble. La plante fait totalement partie de la culture jamaïcaine et ses « qualités » ont été vantées par des nombreux artistes locaux – dont Bob Marley est sans doute le plus connu. Si la consommation de cannabis fait partie des mœurs, elle va maintenant faire partie de l’économie et des aéroports jamaïcains.
Des distributeurs d’autorisation médicale pour consommer de la marijuana seront installés dans les ports et les aéroports jamaïcains. La machine te filera un papier qui te donnera l’autorisation de fumer de la beuh. De façon thérapeutique, bien sûr. Ce permis donnera l’autorisation à ceux qui n’ont pas de prescription médicale d’acheter jusqu’à 56 grammes de weed. De quoi faire un joli séjour sur l’île.
Légalisation
Cette idée, on la doit au CLA, le Cannabis Licensing Authority, soit l’Autorité régulatrice de la marijuana légale. À la tête du Comité médical du CLA, on trouve Winston de la Haye qui lutte pour la légalisation totale du cannabis. Pour lui, la légalisation devrait réduire les violences et les arrestations dans le pays, diminuer l’importance des organisations criminelles et doper l’économie locale.
À l’image des États-Unis et de nombreux autres pays, la Jamaïque autorise la consommation de marijuana pour de nombreux usages, mais dans des conditions bien spécifiques. Ainsi, les Rastafari ont le droit de fumer parce que ça fait partie de leur culte. L’usage médical est totalement accepté. Et les Jamaïcains peuvent faire pousser jusqu’à cinq plantes de beuh dans leur jardin.
Avancées thérapeutiques et économie
Pour Hyacinth Lightbourne, directeur du CLA, ces machines nouvelles dispositions sont un sérieux pas en avant dans l’usage thérapeutique de la ganja. « Ce serait d’abord pour ceux qui ont une prescription et, en effet, vous le faites pour des raisons médicales lorsque vous disposez d’un permis du Ministère de la Santé. »
Mais ce n’est pas uniquement les malades qui pourront fumer. « Ceux qui n’ont pas de prescription, ils peuvent faire ce qu’on appelle de l’auto-déclaration, ce qui leur permettra d’avoir 2 onces quand ils sont ici, » continue Lightbourne. 2 onces, cela fait 56 grammes. De quoi tenir un petit temps.
Delano Seiveright, un membre de la CLA, a calculé que ces distributeurs de permis devraient rapporter un joli paquet de tunes à la Jamaïque. En vendant ces permis de fumer, le pays autorise n’importe quel touriste à venir ricaner en faisant des ronds de fumée. Et il semblerait que cette pratique ait vraiment du succès. Seiveright prend l’exemple du Colorado qui a récolté un milliard de dollars en vente directe et 135 millions en taxes. Bref, là où il y a de l’argent à se faire, les mentalités changent.
Sources: The Verge, The Independent, Jamaica Gleaner