Rien ne va plus dans les prisons. Après avoir été appelé en renfort pour patrouiller dans les rues de la capitale, on appelle aujourd’hui l’armée à maintenir le calme dans les prisons. Les unes après les autres, les prisons ont rejeté l’accord du ministre de la Justice Koen Geens (CD&V). Alors, en attendant des négociations concluantes, l’armée semble être la seule solution possible pour un retour à la normale immédiat.
Depuis le 25 avril, le personnel des prisons est en grève et proteste contre les conditions de travail et la rationalisation du secteur pénitentiaire. Et pour faire rétablir le calme dans les prisons, 180 militaires y vont être déployés aujourd’hui. Cela devrait permettre d’améliorer la situation des prisonniers et le fonctionnement des prisons. « Les directions, les non-grévistes, la protection civile et le Croix-Rouge sont sur le pont sans discontinuité depuis 12 jours dans les circonstances extrêmement difficiles causées par la grève générale dans les institutions pénitentiaires bruxelloises et wallonnes », comme l’a expliqué le cabinet du ministre de la Justice Koen Geens (CD&V).
La semaine dernière, on pensait pourtant qu’un accord se profilait à l’horizon. Vendredi, Geens et les syndicats étaient parvenus à se mettre d’accord. Mais en fait, du côté de la CGSP et de la CSC, ça n’était pas suffisant. Un réaction contraire à celle des syndicats flamands qui ont tout simplement accepté cet accord.
Le gouvernement ne lâche rien
Mais le problème c’est que Koen Geens n’a pas plus de budget. Il est donc peu probable que la coalition en accorde davantage. Avec 311 gardiens en plus ainsi que 68 employés et 26 personnes supplémentaires dans le corps de la sécurité, il y a encore de quoi faire.
Mais le déploiement de l’armée dans les prisons offre un message clair: on va mettre fin à la grève. Le seul truc, c’est que l’armée n’est pas formée ou entraînée à faire ce boulot. Mais cette coalition est la première qui à terme veut augmenter le budget de la défense et lui donner une marge de manoeuvre plus importante. Les militaires peuvent donc difficilement faire autre chose que s’exécuter. Donc depuis aujourd’hui, ce sont un peu moins de 200 militaires qui s’occuperont de donner à manger aux prisonniers.
Pendant ce temps-là, la N-VA, l’Open Vld et le CD&V veulent accélérer les choses: ils veulent voter le service minimal dans les prisons au parlement. Ce qui mettrait un point final à la grève des gardiens. Ils ne pourraient plus échapper à leurs tâches de base. Geens l’avait depuis un petit temps, ce plan, mais maintenant tout s’accélère.