Le retour de la petite moustache? En Autriche, l’extrême-droite arrive en tête des élections

La crise des réfugiés est tellement mal vécue en Autriche que l’extrême-droite pourrait bien arriver au pouvoir. Ce lundi, le parti d’extrême-droite FPÖ est arrivé en tête des élections présidentielles avec 36,4% des voix. Son leader, Norbert Hofer est contre l’accueil des réfugiés et son discours séduit de nombreux Autrichiens. L’année passée, 90.000 réfugiés ont demandé l’asile en Autriche et Hofer a misé sur cette question.

La terre tremble en Autriche. Les élections prennent un tournant très inquiétant, le premier de la sorte depuis la dernière guerre mondiale. Ce lundi, l’extrême droite est arrivé en tête des élections en tenant un discours totalement anti-immigration. Le FPÖ, le Parti de la Liberté d’Autriche, a remporté 36,4% des voix avec, à sa tête, le candidat Norbert Hofer.

Pour la première fois depuis 1945, la gouvernement autrichien ne sera pas forcément SPÖ ou ÖVP, soit socialiste ou chrétien-démocrate. Il pourrait être très à droite, si le FPÖ passe au second tour. Cette victoire a inquiété de nombreux quotidiens autrichiens. Le journal Die Presse a déclaré que « C’en est fini de la IIème République. » Pour le quotidien Salzburger Nachrichten, « le paysage politique hérité de la guerre est à terre. »

Migrants et extrême-droite

L’année passée, 90.000 réfugiés ont demandé l’asile politique en Autriche. Ce chiffre représente 1% de la population et a fait grincer beaucoup de dents autrichiennes. C’est en surfant sur cette thématique et la montée du chômage que l’extrême-droite a récolté autant de voix.

Le gouvernement actuel autrichien a pris des mesures concernant le droit d’asile pour les réfugiés. Les organisations de défense des droits de l’homme ont jugé ces mesures extrêmes mais pour le FPÖ, c’était le contraire. La Parti de la Liberté Autrichien lui a carrément reproché de ne pas être allé assez loin dans cette politique.

Dissoudre le parlement

S’il est élu président, Norbert Hoffer n’aurait pas beaucoup de poids sur la politique intérieure de l’Autriche. Mais il disposera de « pouvoirs formels étendus, » explique l’AFP. Cela signifie qu’il sera chef des armées et qu’il pourrait dissoudre le parlement.

Ce qui est vraiment inquiétant avec cette victoire, c’est que Norbert Hoffer a plusieurs fois menacé de dissoudre le parlement autrichien si la majorité était en désaccord avec sa vision de la gestion de la crise des migrants. Bref, une mesure très autoritaire avec des relents plutôt xénophobes.

Les ennemis de mes ennemis sont mes amis

Du côté des leaders populistes européens, on se félicite de cette victoire. Marine Le Pen, la présidente du Front national français, a trouvé que ce résultat était « magnifique », le Néerlandais Geert Wilders a jugé cette victoire « fantastique » et l’Allemande Frauke Petry a qualifié ces chiffres de « grandioses ». Pas étonnant, pourrait-on dire. Les ennemis de leurs ennemis sont, en quelque sorte, leurs amis…

Sources: Politico, Libération, Le Monde
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