Va-t-on avoir le droit au retour de la période d’essai en Belgique? Supprimée en 2014, elle pourrait être réintroduite par le gouvernement. Les partenaires sociaux doivent réfléchir à une proposition à présenter dans les mois à venir. Mais les syndicats sont furax car ils sont mis devant le fait accompli.
« On nous implique quand tout a déjà été décidé. C’est inacceptable »: Rudy De Leeuw, le président de la Fédération Générale du Travail de Belgique (FGTB), a du mal à digérer ça dans les colonnes de l’Écho. Avec les autres syndicats et les organisations patronales, la FGTB va devoir réfléchir à une proposition à faire au gouvernement concernant la réintroduction de la période d’essai chez nous.
Si elle est par exemple en vigueur chez nos voisins français, cette période d’essai a été supprimée en 2014 en Belgique. Avec la période d’essai, les patrons avaient le droit de virer leurs employés lors des six premiers mois de leur contrat de travail fixe sans leur filer un euro d’indemnité. Depuis qu’elle a été supprimée, la donne a changé: en cas de CDI, un employé touche 2 semaines de salaire s’il est viré lors de ses trois premiers mois de travail. S’il est viré alors qu’il a travaillé entre 3 et 6 mois, il touchera 4 semaines de salaire.
Comme des mouchoirs usagés, sans indemnités
Si on en croit les organisations patronales, les entreprises préfèrent du coup avoir recours aux travailleurs intérimaires. Ce qui n’a pas vraiment d’impact sur l »emploi et c’est pourquoi le gouvernement veut faire bouger les choses.
En réintroduisant la période d’essai, il pousserait les entreprises à prendre « le risque » d’embaucher, puisqu’elles pourront ensuite se séparer de leurs employés comme des mouchoirs usagés, sans leur verser d’indemnités.
La N-VA, l’Open VLD et le MR sont pour le retour de cette période d’essai. Le CD&V préfère le dialogue social. Cette décision a été prise la semaine dernière lors des discussions sur le budget et les partenaires sociaux vont devoir préparer leurs suggestions d’ici le 30 septembre.
Les partenaires sociaux n’auront pas trop le choix
Les partenaires sociaux n’auront pas trop le choix dans cette histoire. Soit ils acceptent le retour de cette période d’essai, soit ils proposent une solution alternative qui doit avoir un impact sur l’emploi. « S’ils ne réussissent pas, nous prendrons nous-mêmes les choses en main », balance une source proche du dossier dans l’Écho, qui révèle cette information.
Les syndicats sont en colère car ils sont mis devant le fait accompli. « C’est toujours la même chose avec ce gouvernement », assène Rudy De Leeuw.
Source: l’Écho