Jacqueline Galant, proche de la démission: jusqu’où un ministre peut-il être égratigné? 

La ministre de la Mobilité Jacqueline Galant (MR) serait-elle sur la sellette? Nope, on dirait que son éviction n’est pas encore pour maintenant puisque le Premier ministre Charles Michel (MR) continue de la défendre. Mais il faut avouer que ça coûte de plus en plus d’énergie politique de « toujours » la sauver. Deux rapports européens sont cinglants au sujet de la sécurité des aéroports. Et la guerre civile avec le chef de son administration dégénère totalement.

Laurent Ledoux, le chef du Service Public Fédéral de Mobilité, lance un nouveau missile sur « son » ministre, Jacqueline Galant. L’homme, de couleur cdH, a présenté sa démission hier rapporte l’Echo. Et Il n’y a pas à dire, ça a fait grand bruit. Sur la RTBF, il avait déjà lancé une première attaque à l’encontre de son ministre.

Il se sent « gêné dans son travail », et accuse Galant de toute une série d’erreurs graves: « La collaboration entre la ministre et son administration, ça ne marche pas, malgré beaucoup d’efforts. Galant utilise des méthodes dignes de la Gestapo. Par exemple, elle exige d’avoir les noms des hauts fonctionnaires qui ne veulent plus exécuter ce qu’elle demande. » Et encore plus lourd: « Elle défend les intérêts spécifiques économiques et privés. »

Un haut fonctionnaire donc, qui attaque son ministre ouvertement à la télévision… Entre Ledoux et Galant c’est digne d’un épisode des feux de l’amour, ou plutôt une guerre de tranchée qui dure déjà depuis plusieurs mois.

Deux rapports européens qui sont cinglants

L’attaque de Ledoux intervient juste après la fuite de deux rapports d’inspection européens « secrets ». Dans ces rapports, il s’agit de la surveillance de la sécurité des aéroports belges. Ainsi, ce sont au total 6 inspecteurs qui doivent faire les contrôles. Ces rapports prendront sans doute le pas sur la commission d’enquête ouverte suite aux attentats du 22 mars. Si Galant ne remet pas sa démission tout de suite après cette autre débâcle, elle sera quand même de toute façon mise à mal dans cette commission d’enquête.

Car comme divulgué précédemment, toute demande de Ledoux à Galant pour obtenir plus d’argent et du personnel pour la sécurité était systématiquement ignorée. Et hier, Groen a déballé un échange de mails du cabinet Galant. Et ceux-ci montrent que Galant voulait dédier aux membres du contrôle du trafic aérien, Belgocontrol, une partie des 400 millions d’euros que le gouvernement avait prévu pour la lutte contre le terrorisme. Ce montant avait été décidé après les attentats de Paris. L’entreprise publique Belgocontrol fait face à de graves difficultés financières, mais bon, ces problèmes n’ont rien à voir avec le terrorisme et la question de sécurité. Encore un grave problème de communication… Un truc que Galant aura sans doute au menu lors de la commission d’enquête.

Stefaan Van Hecke, membre de la Chambre (Groen) a posé ouvertement la question  » est ce que ce n’est pas une gaffe en trop? » et Olivier Maingain (Défi) appelle à la démission qui est « inévitable » selon lui. L’opposition attaque fermement, et Galant en prend pour son grade comme jamais auparavant.

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De l’argent de la sécurité pour Belgocontrol? Galant doit s’expliquer

Les fesses de la ministre Galant sont vraiment en train de chauffer. Galant n’a jamais réussi à dégager une image sérieuse d’elle à la tête de son ministère, malgré le fait qu’elle soit une vraie machine à voix au MR hennuyer. C’est un peu une bille au niveau de sa communication, et son cabinet a toujours déploré son manque d’expérience et le fait qu’elle abordait certains dossiers avec un peu de négligence. On se rappelle aussi qu’il y avait déjà eu des escarmouches avec Ledoux à propos d’un service de plusieurs centaines de milliers d’euros rendu par un grand bureau d’avocats, et tout ça, sans contrat.

Mais les attaques du 22 mars sont d’un autre ordre. Immédiatement après les attentats, les ministres Jan Jambon (N-VA) et Koen Geens (CD&V) avaient déjà été épinglés. Avec beaucoup de difficultés et beaucoup d’efforts, ils ont eu mis en place une défense. La commission d’enquête en cours comprend déjà des questions pointues, et maintenant encore plus, depuis cette fuite d’informations dévoilant le rôle de la ministre sur la question de la sécurité de l’aéroport.

La Commission européenne a donc écrit au sujet des règles de sécurité « que même les systèmes de détection d’explosifs n’étaient pas inspectés régulièrement. » Donc ça, combiné avec le fait que de l’argent destiné à la sécurité a été utilisé pour Belgocontrol, ça craint.

Au MR, on souligne que la vérification de la sécurité ne relève pas de la responsabilité de Galant, mais de son administration. Il faut donc comprendre ici: Ledoux. Et le MR dit la même chose avec les rapports européens: Galant n’y avait pas accès, tandis que Ledoux, oui. Donc ça pourrait expliquer la sortie soudaine de Ledoux.

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