Les Roumains devaient se prononcer ce week-end pour ou contre une redéfinition d’un article constitutionnel sur la définition de la famille, qui interdirait encore davantage aux homosexuels de se marier. Mais peu se sont motivés à se déplacer à ce référendum très controversé.
Alors que de plus en plus de pays se prononcent en faveur du mariage gay, tels que la France, la Grande-Bretagne, la Finlande, le Luxembourg, l’Irlande, Malte et plus récemment l’Allemagne et l’Autriche, la Roumanie a décidé de prendre le chemin inverse en organisant la tenue de ce référendum.
La population était donc appelée à se prononcer pour ou contre une réécriture de l’article 48 de la loi fondamentale roumaine, qui dispose que « la famille est fondée sur le mariage librement consenti entre les conjoints », remplaçant la formulation « entre conjoints » par « entre un homme et une femme ».
Mais la tenue de ce référendum a fait un énorme flop. Sur les 19 millions d’électeurs roumains, seuls 20,41 %, selon les premières estimations des résultats communiqués par le bureau électoral central. Or, une participation d’au moins 30 % des électeurs était nécessaire pour que le référendum soit validé et les résultats pris en compte.
Boycott
Pourtant, la majorité sociale-démocrate (PSD) au pouvoir avait organisé ce référendum sur deux jours, samedi et dimanche, pensant attirer un maximum d’électeurs. Mais au premier jour, samedi après-midi, la participation ne dépassait même pas 3 %, et à peine 12 % dimanche à la mi-journée. De nombreuses associations du pays ayant appelé à boycotter ce vote.
Concrètement, ce vote n’aurait pas changé grand-chose pour les personnes LGBT du pays d’un point de vue légal, puisque le Code civil roumain n’autorise ni le mariage entre personnes de même sexe ni l’union civile. Une interdiction inscrite noir sur blanc dans la Constitution, si le référendum avait été validé, aurait toutefois rendu plus difficile, voire impossible, tout changement futur de la loi en faveur des homosexuels, et aurait porté atteinte aux familles qui ne relèvent pas de ce ‘modèle traditionnel’.
C’est une pétition signée par 3 millions de Roumains – soit bien plus que le nombre nécessaire, 500.000, pour entamer une révision de la Constitution – qui a été à l’origine de l’organisation de ce référendum. En Roumanie, l’Église orthodoxe, qui défend des valeurs traditionnelles et archaïques de la famille, reste très influente et a d’ailleurs soutenu publiquement cette démarche, de même que plusieurs organisations conservatrices.