Les attaques à Zaventem et à Bruxelles n’ont pas seulement fait des morts, mais elles ont aussi fait 270 blessés. Beaucoup de ceux qui sont blessés sont dans un état grave, il s’agit vraiment de blessures de guerre, comme l’ont déclaré plusieurs médecins. Sur base de ce qu’ont trouvé les enquêteurs dans l’appartement des auteurs, les frères El Bakraoui, les armes utilisées pour les attentats pourraient être ce qu’on appelle parfois des explosifs « Mère de Satan ».
Lors des perquisitions à Schaerbeek, les enquêteurs ont trouvé 150 litres d’acétone, 15 kilos d’explosifs et des détonateurs. Ils ont découvert la planque des auteurs grâce à un chauffeur de taxi qui les a amenés hier à l’aéroport. Celui-ci a affirmé aux enquêteurs que les auteurs lui avaient dit qu’il ne pouvait absolument pas toucher à leurs bagages. Lors d’une conférence de presse cette après-midi, nous avons appris qu’un colis piégé découvert par l’unité spéciale de déminage a explosé parce qu’il n’était pas assez stable. Ces explosifs étaient apparemment dans la poche de l’homme en manteau blanc qui est actuellement toujours en fuite.
De « shoe bomber » à Paris
Apparemment, les attentats d’hier sont les énièmes en Europe à utiliser des bombes composées de produits chimiques. Le Washington Post écrit que des bombes qui contiennent du peroxyde d’acétone sont également appelées des explosifs « Mère de Satan ». Depuis les attaques du 11 septembre aux États-Unis, cette substance est souvent utilisée pour fabriquer des explosifs. En décembre 2001, Richard Reid n’avait pas réussi à faire exploser une bombe avec du peroxyde d’acétone pendant un vol joignant Paris à Miami. Il est connu pour être le « shoe bomber » ou le « chaussure piégée » parce que le gars avait caché des explosifs dans ses chaussures.
Ce même produit a été trouvé en 2005 quand Londres a aussi vécu différentes attaques. 56 personnes avaient alors perdu la vie. En novembre dernier, à Paris, de l’acétone peroxyde avait été utilisé, ce qui n’est peut-être pas un hasard quand il apparait que les terroristes de Bruxelles appartiendraient à la même cellule terroriste que celle de Salah Abdeslam. En soi, ces explosifs ne sont pas difficiles à produire. Une petite quantité de la substance en poudre suffit déjà pour brûler vos doigts. Alors une concentration plus importante, comme il semblerait que ça ait été le cas hier, ça peut causer beaucoup de dégâts.
Trop instable pour l’Irak
Le Washington Post a appris de source militaire anonyme que ces explosifs étaient rarement utilisés dans des zones de guerre telles que l’Irak ou l’Afghanistan. Tout ça parce que ils sont trop instables et qu’un matériel militaire plus stable est disponible. Mais en Europe, c’est très populaire auprès des terroristes parce qu’ils peuvent facilement obtenir les ingrédients nécessaires à leur fabrication. De plus, ça ne parait pas suspect lorsqu’ils sont achetés individuellement.
Pour les faiseurs de bombes, ce n’est pas facile de construire des explosifs stables. Mais apparemment, les cellules terroristes en Europe savent le faire. Donc le fait que l’unité de déminage ait dû laisser péter le colis trouvé, n’est pas surprenant. Dans les bombes trouvées à Bruxelles, des clous et des vis auraient également été utilisés afin d’infliger encore plus de dégâts.
(Source: The Washington Post)