Irrité par un boss qui abuse de ta gentillesse ? Dégote ou fabrique une poupée vaudou à son effigie, ton ennui passera et tu seras en outre plus productif. Voilà ce que dit une étude rapportée par le quotidien britannique The Telegraph.
Au Royaume-Uni, plus de 12 millions de travailleurs sont contraints de s’absenter de leur travail chaque année à cause du stress et de l’anxiété, troubles souvent causés par des responsables abusifs et autoritaires.
Les experts estiment qu’au lieu de laisser les travailleurs ruminer les mauvais traitements encourus par leurs supérieurs, il serait préférable de les autoriser à libérer leur colère sur des poupées vaudou représentant les patrons.
Vengeance symbolique
Bien que cela puisse prêter à sourire, il s’agit d’une étude sérieuse menée auprès de 229 travailleurs aux États-Unis et au Canada. Selon les chercheurs, le recours aux représailles symboliques réduit le sentiment d’injustice ressenti par un tiers. Même si le sentiment de vengeance est perçu négativement, les chercheurs affirment que les résultats de l’étude démontrent « les avantages largement négligés des représailles depuis la perspective de la victime ».
Selon Lindie Liang, professeure adjointe de la Lazaridis School of Business and Economics de l’Unviversité Wilfrid Laurier en Ontario, les poupées vaudou peuvent en effet aider le personnel. « Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est bien le cas. Nous avons découvert qu’un geste symbolique simple et inoffensif de vengeance peut donner aux personnes l’impression de rétablir leur perception du sens de l’équité. Cela ne doit pas être obligatoirement une poupée vaudou, tout peut servir de moyen de représailles symboliques. Titrer des fléchettes sur une photo de votre patron peut également fonctionner. »
Rétablir un idéal de justice sur le lieu de travail
Les représailles symboliques contre un patron abusif peuvent constituer un bénéfice psychologique pour les employés car cela leur permet de restaurer leur sens de la justice sur le lieu de travail. Les auteurs ont décidé de se lancer dans cette étude car des recherches précédentes ont démontré que les personnes qui estiment avoir traitées injustement ont tendance à s’en prendre à leur agresseur, ce qui peut déclencher une spirale de représailles et de contre-représailles sur le long terme.
« Nous voulions voir si, au lieu d’engager des représailles contre un patron abusif, les employés maltraités pouvaient bénéficier de ripostes symboliques sans danger », ajoute Liang. Pour l’expérience, les participants ont dû se souvenir d’un lieu de travail sur lequel il avait été victime d’un abus de la part d’un superviseur. Certains sujets ont été invités à riposter sur une poupée vaudou. Par la suite, tous les participants ont dû réaliser un exercice consistant à compléter des mots.
Les personnes ayant plantés des épingles dans leur patron virtuel se sont sentis moins amers et ont pu résoudre l’exercice plus facilement. « Ces résultants suggèrent que les représailles ne profitent pas seulement aux victimes individuelles, mais peuvent également bénéficier à l’organisation dans son ensemble car les perceptions de la justice sont importantes pour le rendement et le bien-être des employés », concluent les auteurs dans la revue The Leadership Quarterly.