« No sweat, no glory »… but yes to racism? Le FC Bruges est toujours leader du championnat et du racisme en tribunes

Après le Carolo Francis N’Ganga dimanche, c’est Paul-José Mpoku qui est devenu la cible des cris racistes des supporters brugeois ce jeudi soir. En moins d’une semaine, l’un des meilleurs publics de Belgique est devenu la honte du pays, la faute à une minorité de fans sans cerveau. Le microcosme du foot belge attend des sanctions exemplaires pour le leader du championnat, qui n’est leader que sur le plan sportif. Car dans les tribunes, l’un des clubs les plus prestigieux de Belgique est actuellement lanterne rouge. 

N’importe quel joueur de foot ayant connu le championnat belge te le dira: aller jouer à Bruges est sans doute le déplacement le plus compliqué de la saison. La faute à un public passionné qui met une pression énorme sur les joueurs adverses et sur l’arbitre. Cela n’a rien de péjoratif, acculer l’arbitre est l’une des missions d’un public de football. Ces caractéristiques ont fait du public blauw en zwarte, l’un des meilleurs du pays, si ce n’est le meilleur.

Mais depuis une semaine, les supporters brugeois sont retombés à la dernière place du classement des publics belges. La faute à une minorité de fans écervelés qui préfèrent imiter des cris de singe à l’encontre des joueurs adverses d’origine africaine plutôt que de supporter leurs joueurs. Dimanche dernier, c’est le Carolo Francis N’Ganga qui était la cible, ce jeudi c’était au tour de Paul-José Mpoku du Standard de Liège. Les messages du club aux supporters n’ont finalement pas eu d’effet (voir tweet ci-contre).

« Het schande van België »

En terme de scandales en tribunes, le Racing Genk détient le monopole de la connerie. Les chants à base de « les Wallons c’est du caca » s’élèvent bien trop souvent de la Luminus Arena située au fin fond du Limbourg. Même lorsque le club joue contre un club étranger, c’était le cas en 2011 lorsque les Limbourgeois ont affronté Chelsea en Ligue des Champions. Mais avec Genk, on reste dans un conflit communautaire à portée nationale.

À Bruges, on dépasse ces frontières et l’on se trouve dans un conflit humain et mondial, opposant des couleurs de peau. Stupide. Surtout que pas mal de joueurs africains évoluent actuellement sous le maillot blauw en zwarte. En 2011, les Ultras Mons avaient déployé une banderole à l’encontre des supporters de Genk: « Je bent de schaam van België », autrement dit « vous êtes la honte de la Belgique » avec une petite faute de néerlandais. Mais ici il faudrait aller plus loin, comme par exemple « Jullie zijn het schande van voetbal » (vous êtes la honte du football). Bruges n’est pas le seul dans le cas, les cas de racisme se multiplient en Belgique, on peut par exemple parler des supporters de Courtrai qui ont pris Agbo, un joueur du Standard, pour cible.

Sanction

Le gros problème dans cette histoire, c’est qu’il est difficile de prendre des sanctions utiles. Une amende de 5.000 euros au club? C’est une broutille pour le FC Bruges qui disposait d’un budget de plus de 38 millions d’euros l’été passé. Des matchs à huis clos? Ce serait pénaliser les 99% des supporters qui savent se tenir en tribune.

Le FC Bruges a annoncé qu’il allait analyser les vidéos de surveillance avec le police pour trouver les responsables. Ceux-ci risquent des interdictions de stade et de lourdes amendes. Mais cela n’est tout simplement pas suffisant. Paul-José Mpoku a proposé aux joueurs africains de se mobiliser. Si l’initiative est louable, ce n’est absolument pas à eux de le faire.

Non, il faut mettre en place des sanctions qui pénaliseraient aussi bien les supporters que le club pour leur faire comprendre leur bêtise. Par exemple, une pénalité de 3 points pour le club. Ainsi, les fauteurs de trouble seraient les seuls responsables de l’échec de leur club chéri et auraient tout le reste des fans sur le dos. Peut-être qu’ainsi, ils comprendront ce que ça fait d’être persécuté par une foule entière.

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