Dans un geste diplomatique emblématique, le gouvernement belge a décidé de nommer des femmes comme prochaines ambassadrices en Arabie Saoudite et en Iran. Les deux pays sont des endroits difficiles à vivre pour habiter et pour travailler en tant que femme. Les droits des femmes y sont fortement bafoués. C’est une mesure donc très symbolique prise par la Belgique.
La Belgique adopte une position de plus en plus dure envers l’Arabie Saoudite. Le plus frappant, c’est le cas de la Grande Mosquée de Bruxelles, un cadeau fait par le roi Baudouin aux Saoudiens dans les années 60. Depuis une convention de 1969, les Saoudiens gèrent la doctrine religieuse qui y est enseignée et envoient leurs prédicateurs, avec parfois des conséquences néfastes. Car il semblerait, selon des experts, que le Centre Islamique et Culturel de Belgique (CICB), associé à la Mosquée du Cinquantenaire, joue un rôle clé dans la propagation de l’islam radical en Belgique (le wahabisme). Et c’est cette forme d’islam extrême qui est également respectée par les partisans de Daesh.
La commission parlementaire mise en place après les attentats du 23 mars recommande unanimement depuis octobre dernier de mettre un terme à la convention de 1969, réduisant ainsi le contrôle de l’Arabie Saoudite sur la mosquée.
Diplomatiquement très symbolique
Et puis maintenant, un signal diplomatique clair, c’est ce qu’écrit De Tijd. Puisque c’est très symbolique: la nouvelle ambassadrice belge en Arabie Saoudite est une femme. En Arabie Saoudite, les droits des femmes sont encore très limités: jusqu’il y a peu, il était encore impossible pour les femmes de conduire une voiture. Cela a changé, mais il faudra encore du temps pour que ce soit réellement mis en oeuvre. Mais d’autres choses qui semblent essentielles à nos yeux d’Occidentaux sont des droits limités aux femmes en Arabie Saoudite. Comme par exemple, l’autogestion de l’argent, les rendez-vous chez le médecin, trouver un job, se marier, ou divorcer…
Dans la nouvelle vague d’ambassadeurs envoyés par le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR), il y a donc Dominique Mineur nommée ambassadrice belge à Riyad. En Iran, Reynders a fait la même chose puisqu’il a nommé Véronique Petit à Téhéran. Un état où règne un régime fanatique religieux qui donne peu de droits aux femmes et ne tient pas vraiment compte des droits de l’Homme en général.