Cristiano Ronaldo et Lionel Messi ont tué le Ballon d’Or et tout le monde s’en fout

Sans surprise, Cristiano Ronaldo a été désigné Ballon d’Or 2017, devant Lionel Messi et Neymar. Il rejoint Messi, justement, en remportant pour la cinquième fois ce trophée dont ils ont tué tout intérêt en écrasant la concurrence depuis presque 10 ans. Cette fois, le Portugais fait figure de vainqueur par défaut à l’issue d’une année 2017 où aucun joueur n’a réellement écrasé la planète foot de son talent.

C’est devenu une routine lassante. La question chaque année n’est pas de savoir qui va gagner le Ballon d’Or, qui récompense le meilleur joueur de football du monde. Mais plutôt de savoir qui va gagner entre Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, deux des meilleurs joueurs de l’histoire de ce sport, qui se partagent cette distinction depuis 2008. Et ça en devient presque chiant, n’ayons pas peur des mots.

Vainqueur par défaut

Cette année n’a pas dérogé à la règle. C’était couru d’avance que le titre se jouerait entre les deux rivaux. C’est pourquoi ce Ballon d’Or 2017 n’a pas vraiment passionné les foules. La victoire finale de CR7 était même écrite d’avance, alors que son équipe du Real Madrid a remporté le championnat espagnol et la Ligue des champions la saison dernière. Deux trophées dans lesquels le Portugais a joué un rôle prépondérant, avec 25 buts en championnat (en 29 matches) et 12 en Ligue des champions (en 13 matches).

Lionel Messi, son grand rival (sur le terrain), n’a jamais semblé en mesure de contester sa victoire. La faute à la saison pourrie de son club du Barça. Pourtant, lui aussi a beaucoup marqué: 37 buts en 34 matches de Liga, 11 en 9 matches de Ligue des champions. Mais ce n’était pas suffisant pour porter le Barça sur le toit de l’Espagne ou de l’Europe et espérer coiffeur Ronaldo au poteau. Et ce même si CR7 s’est un peu endormi. On ne sait pas si sa récente paternité, le fait qu’il va bientôt avoir 33 ans ou tout simplement car il est moins fort (un moment, ça devait bien arriver), mais il a connu un début de saison 2017-2018 un peu pourri, bien loin de ses standards habituels (11 buts toutes compétitions confondues, avec 9 rien qu’en Ligue des champions).

Du coup, il fait un peu figure de vainqueur par défaut, même s’il n’a pas volé sa victoire: soyons clairs, le mec a fait une bonne première partie d’année 2017 et a un talent monstre, OK. Mais le Ballon d’Or doit récompenser le meilleur joueur de football du monde sur une année civile (pas sur 6 mois). Ou le mec qui a guidé son équipe au titre suprême, comme une Coupe du monde ou un Euro lors d’une année paire (comme en 2018…). Là, on a une nouvelle récompensé le talent pur.

Qui pour contester leur suprématie?

Mais peut-on vraiment en vouloir aux journalistes du monde entier qui ont voté pour le Ballon d’Or 2017? Au niveau du talent pur, difficile de trouver un vrai rival à Ronaldo et Messi ces dernières années, et aucun autre joueur n’a vraiment marqué 2017 au niveau footballistique. Ce sont aussi les deux joueurs les plus médiatiques, les plus bankables (pour les sponsors), les mieux payés au monde. Bref, les deux stars de la planète football. Ce que les fans attendent le plus, c’est de savoir qui arrivera un jour à stopper leur hégémonie, alors que Cristiano Ronaldo et Messi sont désormais les deux joueurs les plus titrés de l’histoire avec cinq Ballons d’Or chacun.

Le Brésilien Neymar, devenu cet été le joueur le plus cher du monde en rejoignant le PSG, fait figure de favori. On peut aussi citer les Français Antoine Griezmann (3e l’an dernier) ou Kylian Mbappé, 18 ans seulement mais 7e du classement 2017 du Ballon d’Or. Et les Belges alors ? Kevin De Bruyne (14e du Ballon d’Or 2017), Eden Hazard (19e) ou Dries Mertens (29e), voire Romelu Lukaku pourraient espérer s’inviter également très haut dans le classement s’ils brillent avec leur club et que les Diables Rouges cartonnent à la Coupe du monde.

Mais même gagner la Coupe du monde ne suffirait peut-être pas à un Belge pour remporter le Ballon d’Or: En 2010 et 2014, l’Espagne puis l’Allemagne ont été championnes du monde avec de très bons joueurs, mais Xavi, Andrès Iniesta ou Thomas Müller ont tous dû se contenter d’applaudir Lionel Messi, Ballon d’Or en 2010 et Ronaldo en 2014. Mais comme c’est aussi (et surtout) dans les grands rendez-vous qu’on reconnaît les grands joueurs, peut-être que Messi et Ronaldo auront aussi la bonne idée d’écraser tout sur leur passage l’été prochain en Russie. Si l’un des deux veut entrer un peu plus dans l’Histoire avec un sixième Ballon d’Or, ce serait le meilleur moyen d’y parvenir.
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