De plus en plus d’immigrés latinos demandent la nationalité américaine avec un but précis en tête: voter contre Donald Trump lors des élections présidentielles dans quelques mois. Il faut dire que le candidat républicaine, en tête de la primaire dans son camp, ne s’est pas fait beaucoup de potes dans la communauté latino depuis le début de sa campagne. On parle quand même ici de près d’un million d’électeurs supplémentaires, donc ça ne rigole pas.
Pour Donald Trump, le Mexique ne fait qu’exporter « de la drogue, des violeurs et des criminels » aux États-Unis. Du coup, s’il est élu président, il envisage de faire construire un grand mur entre les deux pays, qui serait en plus payé par le Mexique. Sympa, non?
Le problème pour Trump, c’est qu’il s’est mis à dos l’électorat latino avec ce genre de déclaration. Et que cet électorat devrait être encore plus important dans les mois à venir: le NY Times explique que les demandes de naturalisation pour devenir citoyen américain explosent chez les immigrés latinos.
200.000 nouveaux citoyens américains de plus que la moyenne de ces dernières années
Selon les chiffres de l’administration américaine, il y aurait 8.8 millions d’immigrés qui pourraient demander la nationalité américaine dans tout le pays. Voir une augmentation de ces demandes une année d’élection est normale selon le média américain. Mais pas dans ces proportions: il devrait être avoir un million de citoyens américains en plus en 2016, soit 200.000 de plus que la moyenne de ces dernières années. Et la principale explication à cette augmentation serait Donald Trump himself, contre qui ces nouveaux citoyens américains ont bien l’intention de voter.
« Beaucoup de gens ouvrent leurs yeux à cause de toutes les choses négatives que Donald Trump a apportées », a explique au NY Times Miguel Garfio, dont les parents sont des immigrés mexicains qui ont fait leur demande de naturalisation.
La Maison Blanche fait tout pour aider les gens souhaitant devenir américains: le gouvernement a par exemple donné 10 millions de dollars de subventions aux associations aidant les immigrés dans leurs démarches administratives. Et ça ce n’est pas une bonne nouvelle pour le camp des républicains et donc pour Donald Trump, bien parti pour être leur candidat pour la présidentielle.
Hitler et Mussolini
En 2012, Mitt Romney, le candidat républicain, n’avait recueilli que 27% du vote des latinos. Et sauf grosse surprise, Trump fera pire: selon un sondage du Washington Post, 8 électeurs latinos sur 10 ont une opinion défavorable de lui.
Il n’a pas participé à ce sondage mais le président mexicain Enrique Pena Nieto est peut-être l’un des types qui déteste le plus Trump: il l’a récemment comparé à Benito Mussolini et Adolf Hitler dans les colonnes du quotidien Excelsior. « De cette façon, Mussolini et Hitler sont arrivés au pouvoir: en profitant d’un contexte, d’une situation compliquée que connaissait alors l’humanité, à la suite d’une crise économique. Pour arriver à ce que nous a enseigné l’histoire, un affrontement mondial. Nous ne voulons pas que cela arrive dans aucun endroit du globe », a-t-il déclaré.
Sources: NY Times, Gawker