C’est maintenant obligatoire, mais des Italiens têtus préfèrent payer des amendes plutôt que de faire vacciner leurs enfants

En Italie, tous les enfants de moins de 16 ans doivent désormais être vaccinés contre dix maladies. Les parents qui ne le font pas risquent une amende de 500 euros et que leur gosse ne puisse plus aller à l’école. Le parlement italien a voté cette mesure controversée en juillet, mais maintenant que l’année scolaire a recommencé, la résistance semble très importante. Pourtant, de plus en plus de pays prennent des mesures similaires.

Rougeole, diphtérie, tétanos, oreillons, coqueluche, rubéole et varicelle. À partir de maintenant, tous les petits Italiens de moins de 16 ans doivent obligatoirement recevoir tous ces vaccins.

Cette nouvelle loi a été décidée suite à plusieurs épidémies de rougeole en Italie. Il y a pourtant longtemps que les experts de la santé tirent la sonnette d’alarme. Le taux de couverture vaccinale contre la rougeole étant de 95 % sauf en Italie où il n’est que de 85 %, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Comme dans d’autres pays, le nombre de parents qui vaccinent leurs enfants en Italie a diminué au cours des dernières années. Rendre la vaccination obligatoire s’imposait donc en toute logique pour le gouvernement, mais la résistance au sein de la population est forte.

« Droit constitutionnel »

Le mouvement anti-vaccination (les anti-vaxxers en anglais) rassemble ceux qui croient à tort que la vaccination est inutile et dangereuse. Dedans, on trouve des personnes qui sont sensibles aux arguments scientifiques en faveur de la vaccination, mais qui sont plus guidées par leur liberté de choix.

C’est le cas des Italiens, qui n’aiment généralement pas recevoir d’ordres du gouvernement. Ainsi, plus d’un Italien sur quatre est contre l’obligation de vaccination des enfants. Ils invoquent « leur droit constitutionnel » de prendre leurs propres décisions en ce qui concerne leur santé.

De nombreux parents envoient donc leurs enfants à l’école, sans avoir fait les vaccinations requises. Ils se regroupent et ont même pris des avocats pour faire sauter leurs amendes. Mais il faut relativiser, la grande majorité des Italiens acceptent de vacciner leurs enfants. Même si cela provoque parfois des tensions et des larmes au sein des familles, entre les pour et les contre.

Épargner de l’argent pour les enfants

Ailleurs dans le monde, les pays sont de plus en plus nombreux à prendre des mesures pour lutter contre ce mouvement anti-vaccin qui grandit. En Belgique, seul le vaccin contre la polio est obligatoire. Les parents qui empêchent leurs enfants d’être vaccinés peuvent théoriquement se voir infliger une amende de plusieurs centaines d’euros voire une peine de prison. En pratique, c’est très rare.

Chez nos voisins français, les parents sont obligés de vacciner leurs enfants contre la diphtérie, le tétanos et la polio. Mais dès 2018, huit vaccins seront ajoutés à la liste, dont celui contre la rougeole. En cas de non vaccination, les parents risquent une amende de 3.750 euros voire une peine de prison de six mois.

L’Allemagne n’oblige, quant à elle, pas aux parents de vacciner leurs enfants. Mais ils doivent en informer leur médecin de traitant. S’ils refusent aussi de consulter un médecin, les parents risquent une amende de 2.500 euros. En outre, les crèches peuvent légalement refuser de prendre les enfants non vaccinés et sont aussi tenues d’informer les autorités lorsque les parents ne veulent pas aller voir le médecin.

Enfin, l’Australie, elle, a carrément choisi de ne plus verser d’allocations familiales aux parents qui refusent de vacciner leurs enfants.

Plus
Lire plus...