Le cap est franchi: les Bruxellois sont désormais plus pauvres que les Wallons. Pour la première fois, leur revenu disponible est de 21 % en dessous de la moyenne nationale. En cause, notamment: le départ des riches vers la périphérie et les problèmes de mobilité dans la capitale. Attention toutefois aux conclusions hâtives: ces statistiques de l’Institut des Comptes nationaux doivent être nuancées.
Bruxelles, ma belle! On pourrait croire que notre capitale, avec ses nombreuses institutions européennes et internationales, et son attrait touristique, est une ville de « privilégiés ». Or les chiffres de l’Institut des Comptes nationaux viennent contredire cette idée préconçue. Pour la première fois, les Bruxellois sont les plus pauvres des Belges. Ils dépassent les Wallons dans la course, tandis que les Flamands restent en tête du peloton.
Ainsi, entre 2012 et 2014, l’activité économique de la capitale a baissé de 0,5 %. Et le revenu disponible de ses habitants a diminué de 3 % entre 2009 et 2013. Ce revenu est obtenu après déduction des impôts et des cotisations sociales. À Bruxelles, il est de 21 % en dessous de la moyenne nationale.
Qu’est-ce qui explique ces chiffres?
Tout d’abord, les familles fortunées déménagent de plus en plus vers la périphérie bruxelloise. Ensuite, les problèmes de mobilité à Bruxelles repoussent les entreprises vers les Brabants. L’activité économique de la capitale en prend dès lors un coup.Autre élément explicatif: le boom démographique à Bruxelles. La population à Bruxelles augmente plus rapidement et est plus jeune que dans le reste du pays.
Le journal Le Soir souligne toutefois que ces statistiques sont à relativiser: « 40 % des revenus disponibles sont mal pris en compte ou ne sont pas comptabilisés ». C’est le cas notamment « des revenus exonérés d’impôts » tels que les revenus octroyés par les CPAS, ceux des personnes qui travaillent dans les organisations internationales, ceux qui sont sous-estimés (travail au noir, revenus de capitaux, …). Le profil du ménage fiscal et les personnes qui ne déclarent pas leurs revenus sont aussi à prendre en compte.
La réalité est donc plus complexe que ce que ces chiffres laissent paraître.
Sources: De Standaard, RTBF