Un homme letton qui s’est fait arrêter en Belgique pour trafic de drogue, a été libéré parce qu’il n’y avait pas d’interprète disponible. L’homme de 20 ans a été arrêté en janvier à l’aéroport de Bruxelles-National en voulant aller à Dubaï avec 4 kilos de cocaïne dans sa valise. Quand il a dû être interrogé, il s’est avéré qu’il n’y avait pas un seul interprète letton assermenté en Belgique. La nouvelle a été reprise dans les médias étrangers. Et ce, seulement quelques jours après l’affaire des procès verbaux écrits sur internet à cause d’un système informatique qui n’est toujours pas compatible après dix ans.
Une employée de l’ambassade de Lettonie avait initialement apporté son aide lors de l’arrestation du trafiquant de drogue. Mais elle a décidé d’arrêter quand il a été clair qu’elle ne serait pas payée pour ce service. Pour être payée, il lui fallait un numéro de TVA. Chose qu’elle n’a pas car elle n’est pas une interprète assermentée. Le parquet de Hal-Vilvoorde a interjeté appel contre la décision du tribunal. Mais sûrement en vain parce que l’appel ne peut être fait qu’endéans les quinze jours et il est peu probable qu’on trouve un interprète compétent en la matière dans ce délai-là. Visiblement, la Belgique ne compte aucun interprète letton assermenté.
« J’ai souligné, à la chambre du conseil, la violation des droits de la défense comme mon client n’a pas pu être assisté par un interprète », s’est exprimé maître Linsay Schoukens, avocate du suspect letton. » C’est ainsi que la chambre du conseil a décidé de libérer mon client ».
Un problème qui ne date pas d’hier
Hier, la Chambre belge des traducteurs et interprètes(CBTI) a tiré la sonnette d’alarme. Le ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V) leur a promis de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Mais selon les traducteurs et interprètes, les tarifs proposés sont encore trop faibles. Aussi, l’Union professionnelle des traducteurs et interprètes assermentés (UPTIA) souligne que le problème est tout sauf neuf.
« Les difficultés continues à trouver des interprètes ont déjà mené à des libérations et même à des acquittements par le passé. Apparemment, il y a un manque de volonté de changer complètement la situation parce que dans le Moniteur belge, au 15 février, il est stipulé que l’arrêt de l’indexation maintiendra les tarifs pour les frais de justice dans les affaires pénales de 2016 au même niveau que 2013. C’est carrément embarrassant que le gouvernement belge ne trouve, pour certaines langues de l’Union européenne, peu ou pas d’interprètes qui veulent travailler dans la justice dans la capitale européenne. »