En Belgique, « il n’y aura pas d’emploi pour tous ». C’est la patronne du Forem qui le dit

« Il n’y aura pas d’emploi pour tous ». C’est ce qu’a déclaré la patronne du Forem lors d’une entrevue avec la Dernière Heure. Elle explique également que les conseillers du service de l’emploi sont surchargés de travail et souvent découragés par la tâche. Ce qui explique en partie pourquoi le Forem accompagne de moins en moins de demandeurs d’emploi.

Il devient de plus en plus dur de trouver du travail en Belgique. Ce n’est pas nous qui le disons mais

Marie-Kristine Vanbockestal, l’administratrice générale du Forem. Interviewée par la Dernière Heure, elle explique qu’il est actuellement très difficile pour le Service public de l’emploi et de la formation en Wallonie de trouver du travail pour les chômeurs, et qu’il n’y a de toute façon pas assez d’emploi pour tous.

Elle explique également pourquoi le Forem accompagne de moins en moins de gens ces dernières années. De 2011 à 2016, le nombre de personnes accompagnées est passé de 108.000 à 89.000 alors qu’il aurait dû augmenter, révélait en mars un audit réalisé par le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC). Et le nombre de formations données a aussi grandement diminué.

Découragement des conseillers

L’un des principaux problèmes, c’est qu’au Forem, les conseillers démissionnent assez vite de leur poste. Ils sont découragés par la difficulté que ça représente de trouver un emploi à un demandeur. Et sur ce point, la patronne du Forem dresse un constat glacial: « il n’y a pas assez d’emplois pour satisfaire la demande d’emplois. » Mais elle garde espoir et pense que les conseillers ne devraient pas baisser les bras: « Il n’y aura pas de l’emploi pour tout le monde, mais il y aura quand même de l’emploi. »

De plus, les conseillers du service ne sont pas suffisamment nombreux pour prendre en charge les demandeurs d’emploi. Ils tentent d’insérer les chômeurs au sein des entreprises mais le Forem garde encore une mauvaise réputation auprès du milieu entrepreneurial.

Un autre problème vient aussi directement des compétences des demandeurs. « Certaines personnes sont très loin en termes de qualification » ajoute Marie-Kristine Vanbockestal. « Les conseillers ont parfois l’impression de gravir une montagne. Certaines personnes aujourd’hui, et je ne parle pas de migrants, ne maîtrisent pas les compétences de base en français et en calcul! »

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