Selon deux députés belges, une enquête a été ouverte au parquet fédéral sur la possibilité de victimes civiles suite à une frappe aérienne belge. Si le parquet n’a pas souhaité confirmer l’information à la VRT, on sait que les F16 belges sont très actifs dans la région de Mossoul, en Irak. C’est là qu’aurait eu lieu un bombardement ayant fait plus de 200 victimes civiles le 17 mars dernier.
Alain Top (sp.a) et Wouter De Vriendt (Groen) ont lâché une bombe hier sur le plateau de Terzake à la VRT. Le parquet fédéral enquêterait sur une frappe aérienne mal négociée par les F16 belges en Irak. « La Belgique est très active dans la région de Mossoul. S’il y a bien eu une telle frappe avec autant de victimes civiles, il est logique qu’une enquête soit ouverte pour déterminer les responsabilités. Cela se fait au niveau de la coalition internationale, mais aussi au niveau du parquet fédéral », selon les députés. Mais pour l’heure, le parquet n’a pas voulu confirmer.
D’après le site spécialisé Airwars, les ministères belges et français de la défense ont demandé à des ONG présentes sur place d’examiner un cas précis. C’était le 17 mars dernier, une attaque aérienne a fait au moins 200 victimes sur le district d’Al jadida.
« Pas des cowboys »
Tout reste donc à prouver. Mais une chose est sûre, la Belgique manque de transparence en matière de défense. « Même la Turquie fait mieux », a lancé Wouter De Vriendt. Il assure néanmoins que les pilotes belges « ne sont pas des cowboys » et que l’armée belge fait globalement bien son travail en Syrie et en Irak, mais il est difficile d’assurer avec certitude que la Belgique ne soit pas impliquée, alors que notre armée est très active dans la région. Or c’est le chemin que suit le ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA) en niant tout en bloc.
Le patron de la force aérienne belge: « Je n’ai pas vu de rapport ou d’enregistrement »
Le major général Frederic Mansina, chef des forces aériennes, a clairement fait connaître sa position en Jordanie la semaine dernière: « Je n’ai vu aucun rapport ou enregistrement où l’on aurait causé des victimes civiles. Chaque attaque est directement débriefée. S’il y a des victimes civiles, c’est pris très au sérieux. Mais on ne peut pas rapporter ce qui ne s’est pas passé. » La hiérarchie pourrait dès lors interroger les soldats eux-mêmes, mais trouveront-ils des preuves, rien n’est moins sûr.
La Belgique suit des règles strictes pour les missions de ses F16, et peut aussi décider de refuser un ordre de la coalition s’il y a un risque trop important de faire des victimes civiles.
Pour rappel, même si cela a toujours été rejeté par les autorités belges, les Russes nous accusaient déjà à l’automne dernier d’avoir fait des victimes civiles dans la région de Mossoul. En tout, les F16 belges ont réalisé plus de 300 missions contre Daesh.